Quand on commence à optimiser la vitesse de son site web, PageSpeed Insights est souvent le premier outil que l’on découvre. Il est gratuit, simple à utiliser et donne des conseils clairs. Pourtant, dès que l’on creuse un peu, on comprend vite que ses recommandations ne suffisent pas toujours. Il donne une note, pointe des problèmes, mais parfois, on ne sait pas exactement où agir ou ce qui ralentit vraiment le site.
- Comprendre les limites des notes PageSpeed et savoir quand elles ne reflètent plus l’expérience réelle des visiteurs.
- Découvrir des outils alternatifs capables de révéler précisément ce qui ralentit un site et comment y remédier efficacement.
- Apprendre à combiner plusieurs analyses pour prendre de meilleures décisions et offrir une navigation plus rapide et agréable.
Il arrive même que PageSpeed Insights indique une excellente performance, mais que les visiteurs ressentent malgré tout de la lenteur. Ou l’inverse : un score catastrophique alors que, visuellement, tout semble rapide. Comme si PageSpeed vivait dans un monde parallèle. C’est là qu’avoir une alternative devient indispensable.
Dans ce chapitre, vous allez découvrir des outils complémentaires à PageSpeed Insights, gratuits ou accessibles, qui permettent d’obtenir une vision plus réaliste, plus technique et plus proche de l’expérience réelle des utilisateurs. Nous partirons de zéro, pas besoin de connaissances avancées : vous allez comprendre pas à pas à quoi servent ces outils et dans quelles situations les utiliser.
- Pourquoi PageSpeed Insights ne suffit pas toujours
- GTmetrix : l’alternative la plus complète pour analyser en profondeur
- WebPageTest : pour des tests “réels” comme vos visiteurs
- Lighthouse : l’analyse intégrée au navigateur pour vérifier vos optimisations
- Dareboost : l’audit de performance orienté qualité
- Pingdom Tools : se concentrer sur le ressenti utilisateur
- Chrome DevTools : le terrain de jeu des développeurs pour comprendre l’invisible
- Suivre les performances dans le temps avec les Core Web Vitals réels
- Quelle alternative choisir selon votre situation ?
- Comment utiliser plusieurs alternatives ensemble pour un diagnostic complet
- Se libérer de la note et viser l’expérience
Pourquoi PageSpeed Insights ne suffit pas toujours
PageSpeed Insights est un outil formidable, mais il ne dit pas tout. Si vous commencez dans l’optimisation web, il est normal de penser que sa note est la vérité absolue. Pourtant, cette note est basée sur plusieurs facteurs qui ne reflètent pas forcément vos visiteurs ou votre site.
Un score qui varie selon les conditions de test
PageSpeed teste dans un environnement simulé. Il suppose un téléphone moyen, une connexion 4G moyenne, un processeur moyen. Mais si vos visiteurs sont principalement sur ordinateur avec la fibre, les résultats peuvent être complètement différents.
Une analyse focalisée sur le front-end
PageSpeed se concentre surtout sur l’affichage. Il ne voit pas :
- Les lenteurs serveur
- Les bases de données mal optimisées
- Les scripts d’intégrations externes
- Les CDN mal configurés
Cela peut donner une impression de travail bien fait, alors qu’il reste beaucoup à corriger en coulisse.
Des recommandations parfois trop génériques pour un débutant
Si vous débutez, vous avez sûrement déjà vu ce genre de message : « Réduire la charge du thread principal. »
Et là… silence total. Aucune précision sur quoi faire, où cliquer, quels fichiers viser. On se sent vite perdu. Bref, PageSpeed Insights est un indicateur, pas un diagnostic complet. Il aide à se situer, mais il faut d’autres outils pour comprendre vraiment les problèmes.
GTmetrix : l’alternative la plus complète pour analyser en profondeur
GTmetrix est souvent considéré comme l’outil préféré des développeurs web. Il propose des données pour aller beaucoup plus loin dans la compréhension de vos performances.
Ce que GTmetrix apporte de plus
Contrairement à PageSpeed Insights, GTmetrix permet de choisir plusieurs paramètres de test :
- Le pays du serveur de test
- Le navigateur (Chrome, Firefox…)
- Le type d’appareil (mobile/desktop)
- La qualité de la connexion
Ainsi, vous pouvez adapter les tests aux conditions réelles de votre audience. Si vos utilisateurs sont français, vous sélectionnez un serveur en Europe plutôt que par défaut au Canada.
Un véritable chrono pour votre site
GTmetrix affiche une timeline du chargement qui montre exactement ce qui se passe, seconde après seconde. On voit notamment :
- quels fichiers ralentissent l’affichage
- à quel moment les images se chargent
- si le serveur met trop de temps à répondre
Cela aide à prioriser efficacement les corrections.
Exemple concret
Imaginons un site qui obtient une bonne note sur PageSpeed Insights, mais qui met 3 secondes avant d’afficher le premier contenu visible. L’utilisateur, lui, attend devant un écran blanc. Pour lui, c’est lent.
GTmetrix va mettre ce problème en évidence et vous dire :
- ce qui bloque l’apparition du contenu
- comment débloquer ce rendu initial
C’est le genre de détail qui change tout pour l’utilisateur.
WebPageTest : pour des tests “réels” comme vos visiteurs
WebPageTest est un outil un peu moins connu des débutants, mais extrêmement puissant. Il permet de simuler des conditions utilisateur de manière très précise.
Vous pouvez sélectionner :
- Le pays
- Le type d’appareil exact
- La puissance du téléphone
- La vitesse réseau (3G, 4G, Wi-Fi…)
Cela permet de voir si un site performant sur une fibre reste utilisable sur un simple mobile en zone peu couverte.
Un outil pour analyser l’expérience perçue
WebPageTest donne une note pour l’expérience visuelle du chargement :
- À quelle seconde l’utilisateur voit quelque chose
- Quand tout devient interactif
- Quand la page est complètement prête
Il offre même une vidéo du chargement, comme si vous étiez le visiteur. Ce simple outil visuel aide énormément : on ne regarde plus une note, on voit la réalité.
Lighthouse : l’analyse intégrée au navigateur pour vérifier vos optimisations
Vous avez peut-être déjà utilisé Lighthouse sans le savoir. C’est justement le moteur interne de PageSpeed Insights. La grande différence, c’est que dans Chrome, Lighthouse vous permet de tester votre site localement, sans connexion Internet, sans être affecté par le cache Google.
Où le trouver ?
Dans Google Chrome :
- Cliquez droit sur votre page et ouvrez Inspecter
- Allez dans l’onglet Lighthouse
- Choisissez Mobile ou Desktop
- Lancez l’analyse
Vous obtenez alors les mêmes catégories que dans PageSpeed :
- Performance
- Accessibilité
- SEO
- Bonnes pratiques
Mais comme le test est exécuté en local, vous pouvez vérifier en temps réel l’impact de vos optimisations sans devoir republier la page sur Internet.
Le vrai avantage pour progresser
Lighthouse permet de tester et retester très rapidement. Vous ajustez une image, vous compressez un script, vous rechargez la page, vous voyez l’évolution des scores. Une boucle simple et efficace, idéale pour débuter et comprendre ce qui fonctionne.
Dareboost : l’audit de performance orienté qualité
Dareboost est une alternative très populaire en France. Il apporte une vision complémentaire à PageSpeed Insights grâce à des diagnostics axés sur la qualité technique du site.
Des rapports faciles à comprendre
Dareboost met l’accent sur :
- L’organisation du code HTML, CSS et JavaScript
- Les erreurs techniques qui peuvent provoquer des bugs
- La sécurité (CSP, certificats, redirections)
- La qualité du cache et du CDN
- La lisibilité du DOM
Ce n’est plus seulement une performance brute, c’est une analyse de santé globale du site.
Pour un débutant, c’est très utile parce que Dareboost explique clairement :
- le problème
- pourquoi c’est un problème
- où il se trouve exactement
- comment le corriger
On a alors l’impression d’avoir un co-pilote qui nous guide pas à pas.
Une simple image utilisée comme logo, si elle pèse 800 Ko au lieu de 20 Ko, peut ralentir chaque page du site. Dareboost le repère immédiatement, indique le fichier précis, et propose de le convertir en WebP ou de réduire sa taille. Une optimisation toute bête, mais qui change tout.
Pingdom Tools : se concentrer sur le ressenti utilisateur
Pingdom Tools est un excellent outil pour mesurer les délais de réponse du serveur et la manière dont la page s’affiche pour vos visiteurs. Sa particularité : il met l’accent sur le temps total de chargement, celui que l’internaute perçoit réellement.
Ce qu’il apporte de différent
Pingdom détaille :
- Le TTFB (Time to First Byte) = le délai avant que le serveur réponde
- Les ressources trop lourdes
- L’ordre de chargement des fichiers
- Les scripts qui bloquent l’affichage
L’un des plus grands avantages, c’est son tableau de fichiers triés par poids, ce qui aide à repérer très vite les causes principales de la lenteur.

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Découvrez mes formations Qui suis-je ?Quand l’utiliser ?
Pingdom Tools devient précieux lorsque :
- Votre hébergeur est lent
- Votre site dépend de plugins gourmands (WordPress par exemple)
- Des publicités externes ralentissent le chargement
- Votre thème n’est pas bien optimisé
En bref, si vous avez un WordPress qui rame, Pingdom peut sauver vos nerfs.
Chrome DevTools : le terrain de jeu des développeurs pour comprendre l’invisible
Chrome DevTools, c’est l’outil intégré dans Chrome qui permet de voir exactement ce que fait votre navigateur pendant qu’il charge une page. Même si cela semble intimidant au début, il suffit de connaître deux onglets pour faire un grand pas : Network et Performance.
Network : qui ralentit vraiment ?
Dans Network, vous pouvez :
- Voir chaque fichier chargé par la page
- Vérifier son poids
- Analyser son temps de chargement
- Vérifier si le cache fonctionne
Si une image met 1,5 seconde à se charger parce qu’elle est hébergée sur un serveur lent à l’autre bout du monde, vous le verrez immédiatement.
Performance : comprendre le déroulement du chargement
Performance permet d’enregistrer le timeline complet de la page :
- Animation
- Exécution JavaScript
- Mise en page
- Phases de blocage du thread principal
Certes, c’est un peu technique, mais même en tant que débutant, vous pouvez déjà repérer des anomalies :
si un script occupe votre navigateur pendant 800 ms, vous savez qu’il faut s’occuper de lui.
Le jour où l’on comprend enfin pourquoi la page ne s’affiche qu’à la 4e seconde… on ressent un mélange de soulagement et de victoire. Comme si quelqu’un avait enfin mis en lumière un secret que votre site cachait depuis des semaines.
Suivre les performances dans le temps avec les Core Web Vitals réels
Les tests en laboratoire (PageSpeed Insights, Lighthouse etc.) restent théoriques. Mais il existe une mesure encore plus importante : les données réelles de vos utilisateurs, mesurées dans leur contexte, sur leurs appareils, avec leurs connexions.
Où les trouver ?
Dans Google Search Console, rubrique “Core Web Vitals”.
On y découvre :
- quels appareils sont concernés
- quelles pages posent problème
- quelles métriques sont réellement mauvaises
Si votre site est beaucoup utilisé sur mobile vieillissant, les résultats peuvent révéler tout autre chose qu’un test sur un ordinateur récent.
Un vrai miroir de votre audience
C’est un peu comme demander l’avis des visiteurs directement. Les Core Web Vitals réels vous disent :
« Ce que vous imaginez être rapide ne l’est peut-être pas du tout. »
Et là, on peut ajuster les priorités au plus juste.
Quelle alternative choisir selon votre situation ?
Avec tous ces outils, vous vous demandez peut-être lequel utiliser en priorité. La vérité, c’est qu’il n’existe pas un meilleur outil universel, mais le bon outil pour la bonne question.
Si vous débutez, PageSpeed Insights reste un bon point de départ. Mais dès que vous cherchez à aller plus loin, d’autres plateformes deviennent indispensables.
Pour analyser le serveur et les ressources lourdes
GTmetrix et Pingdom Tools permettent d’identifier très vite :
- Les fichiers trop gourmands
- Les ralentissements du serveur
- Le nombre excessif de requêtes
Vous savez concrètement ce qui pèse trop lourd et ce qu’il faut alléger.
Pour tester dans des conditions proches de l’utilisateur
WebPageTest montre l’impact d’une vraie connexion mobile, d’un mobile moins puissant et permet d’observer le chargement comme un internaute. C’est idéal pour juger du ressenti des visiteurs.
Pour progresser techniquement
Dareboost, Lighthouse et Chrome DevTools guident vers des corrections plus précises, parfois invisibles dans PageSpeed Insights :
- Structure du code
- Problèmes de mise en page
- Scripts qui bloquent l’affichage
- Sécurité, CDN, cache
Ils vous révèlent ce qui se passe réellement dans le navigateur.
Comment utiliser plusieurs alternatives ensemble pour un diagnostic complet
Le meilleur moyen d’optimiser un site est de croiser les résultats de plusieurs sources. Une stratégie simple consiste à suivre un ordre logique.
Commencez par PageSpeed Insights pour comprendre l’état général et repérer les problèmes courants. Puis utilisez GTmetrix pour observer la séquence de chargement et le serveur. Si l’affichage semble lent sur mobile malgré de bons scores, basculez sur WebPageTest pour tester dans des conditions réalistes et voir l’expérience visuelle.
Enfin, pour comprendre précisément qui bloque et comment alléger, ouvrez Chrome DevTools ou lancez un audit avec Dareboost.
Vous évitez ainsi de corriger au hasard et vous agissez là où ça a vraiment de l’impact.
Le changement commence avec la bonne question
Une erreur très fréquente consiste à se concentrer uniquement sur la note PageSpeed. On tombe alors dans la course au score parfait. Pourtant, l’utilisateur se fiche totalement que vous ayez 92 ou 98.
Ce qui compte réellement, c’est que :
- le contenu apparaisse rapidement
- la page soit bien interactive
- la navigation soit fluide
En bref, une expérience agréable.
Une anecdote très courante chez les développeurs : un jour, on passe des heures à gagner deux points sur PageSpeed, super fier du résultat… et aucun visiteur ne remarque la différence. Parce qu’en réalité, ce n’était pas le bon problème à résoudre.
L’important n’est pas la note, mais l’inconfort que l’on supprime pour l’utilisateur.
Se libérer de la note et viser l’expérience
Vous avez désormais une vraie boîte à outils pour aller plus loin que PageSpeed Insights. Et surtout, vous savez que la vitesse d’un site n’est jamais une question de score, mais d’émotion. L’émotion d’un utilisateur qui voit votre contenu apparaître immédiatement, qui clique, qui scrolle, et qui reste sur votre page parce qu’il ne ressent aucune frustration.
Ne vous contentez pas d’un seul avis. Testez, comparez, regardez ce qui se passe réellement dans les navigateurs de vos visiteurs. GTmetrix mettra en lumière le poids de vos fichiers, WebPageTest vous plongera dans la réalité du mobile, Dareboost chuchotera que le code peut être plus propre, Chrome DevTools vous montrera l’invisible, et Search Console vous donnera l’opinion honnête de vos utilisateurs.
Avec cette approche, vous ne serez plus jamais dépendant d’une note mouvante qui chute parfois sans raison. Vous deviendrez acteur de l’amélioration continue, un petit pas à la fois, avec des résultats concrets et mesurables.
Alors oui, PageSpeed Insights est utile. Mais il n’est que la porte d’entrée. Aujourd’hui, vous avez les clés pour aller plus loin. Prenez-les, expérimentez, et transformez la performance de votre site en une véritable expérience fluide, rapide et agréable pour chacun de vos visiteurs.

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