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PageSpeed Insights : Un score de 100 est utile pour le SEO ?

Temps de lecture estimé : 8 minutes
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Il existe une sorte de fascination autour du score PageSpeed. Dès que l’on commence à optimiser un site web, on découvre rapidement cet outil de Google, et l’on se surprend parfois à rafraîchir compulsivement la page pour voir si la note grimpe d’un point. Cette quête du fameux score à 100 peut devenir presque émotionnelle, comme une petite compétition avec soi-même. Pourtant, ce chiffre parfait n’est pas toujours aussi utile qu’on l’imagine.

  • Comprendre comment interpréter un score PageSpeed sans se laisser piéger par le chiffre affiché et ainsi prendre de meilleures décisions pour son site.
  • Savoir où concentrer ses efforts pour obtenir des gains réels de vitesse, utiles pour ses visiteurs et pour la stabilité du site.
  • Identifier les situations où viser un score élevé devient réellement avantageux afin d’optimiser son temps et ses ressources.

Si vous débutez en développement web ou dans l’optimisation de sites, vous avez peut-être déjà vécu ce moment : après avoir compressé vos images, retouché votre CSS, déplacé vos scripts… vous tombez enfin sur un score vert éclatant. Une sorte de victoire. Mais quelques jours plus tard, votre site charge toujours plus lentement que celui de votre voisin qui, lui, se moque complètement de PageSpeed. Et là, un doute apparaît. Ce score reflète-t-il vraiment la réalité ?

Dans ce chapitre, nous allons reprendre les bases pour vous enfermer dans rien du tout, mais au contraire vous ouvrir les yeux sur ce que représente vraiment un score PageSpeed. À quoi il sert. Quand il devient un outil précieux. Et surtout, pourquoi courir après un score parfait n’est pas toujours un bon plan. Nous allons avancer calmement, étape par étape, avec des mots simples et des exemples concrets.

Comprendre ce qu’est réellement PageSpeed

Pour pouvoir parler du score PageSpeed, il faut d’abord comprendre ce que Google mesure. Beaucoup de débutants pensent que PageSpeed analyse uniquement la vitesse du site. C’est vrai… mais seulement en partie. En réalité, PageSpeed est avant tout un simulateur. Il reproduit les conditions d’un appareil mobile moyen, avec une connexion 4G moyenne, puis il lance différents tests.

Cela signifie que votre site peut être extrêmement rapide sur un ordinateur puissant, mais obtenir malgré tout un score PageSpeed médiocre parce que Google fait ses tests dans des conditions volontairement limitées. C’est une façon d’évaluer la performance pour un utilisateur réel, dans une situation imparfaite, comme un smartphone qui capte à moitié dans un train.

Pour bien suivre les prochaines sections, il faut garder une idée simple : PageSpeed ne mesure pas votre site tel quel, mais votre site dans un contexte de test très particulier. Rien que cela peut déjà rendre le score plus relatif que ce que l’on imagine.

Score PageSpeed : un indicateur, pas un objectif absolu

Quand on découvre l’outil, on pourrait croire que la note affichée est une sorte de verdict définitif. Plus elle est haute, mieux c’est, et la note parfaite semble presque obligatoire pour que Google « aime » votre site. Mais ce n’est pas du tout comme cela que fonctionnent les choses.

Le score PageSpeed est une moyenne pondérée de plusieurs critères, dont certains pèsent beaucoup plus lourd que d’autres. Par exemple, le temps nécessaire avant que votre page devienne interactive compte énormément. En revanche, des éléments plus mineurs comme la taille de votre CSS ont un impact beaucoup plus léger. Résultat : vous pouvez avoir un score à 70 avec un site qui fonctionne très bien, ou un score à 95 avec une interface bloquée dès que votre connexion diminue.

Pour la petite anecdote, un client que j’ai accompagné il y a quelques années était obsédé par son score PageSpeed mobile. Chaque matin, il le vérifiait avant même de regarder ses emails. Un jour, après une mise à jour du thème, son score est passé de 98 à 84. Il m’a appelé dans la minute, paniqué, persuadé qu’il allait perdre toutes ses positions SEO. Pourtant, son trafic organique n’a jamais bougé. Pourquoi ? Parce que son site restait réellement rapide pour ses visiteurs, même si le test synthétique de Google avait décidé le contraire ce jour-là.

Ce qu’il faut retenir est simple : un bon score PageSpeed peut aider, mais ce n’est pas toujours une garantie de vitesse réelle, et encore moins de bon référencement.

Pourquoi viser absolument 100 peut devenir contre-productif

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles courir après le score parfait peut créer plus de problèmes que cela n’en résout. Voyons quelques-unes des plus fréquentes.

Le risque d’optimisations excessives

Quand on cherche à gratter chaque point, on finit parfois par appliquer des techniques trop agressives. Par exemple, retarder le chargement de scripts essentiels simplement pour gagner quelques millisecondes. L’utilisateur se retrouve alors avec une page qui met moins de temps à afficher le premier pixel, mais dont certaines fonctionnalités ne s’activent qu’après une seconde ou deux. Dans la vraie vie, c’est souvent plus frustrant qu’un site qui charge légèrement plus lentement mais de façon fluide.

Un exemple typique est la minification ou la compression trop poussée de fichiers JavaScript. Certains plugins peuvent retirer des lignes nécessaires, fusionner des scripts incompatibles ou retarder des éléments importants. Le score PageSpeed grimpe. L’expérience utilisateur chute. Vous avez gagné un chiffre, mais vous avez perdu ce qui compte réellement.

L’impact sur la maintenance et la stabilité du site

Un autre piège consiste à multiplier les plugins d’optimisation. Beaucoup de débutants utilisent trois, quatre ou cinq outils différents parce que chacun semble promettre quelques points supplémentaires. Cela crée souvent des conflits, des erreurs JavaScript ou des problèmes d’affichage. Plus un site se complexifie, plus il devient fragile.

Ce phénomène est très fréquent sur WordPress, mais pas uniquement. Même sur un site codé à la main, une optimisation excessive peut rendre le code difficile à maintenir. Au final, on obtient un site rapide… mais impossible à faire évoluer sereinement.

Le temps investi peut être disproportionné

Atteindre un score de 80 ou 90 est généralement assez rapide : compresser les images, activer le cache, optimiser un peu les scripts. En revanche, passer de 90 à 100 demande souvent énormément de temps pour un gain imperceptible pour vos visiteurs.

Dans la majorité des cas, investir ce temps dans l’amélioration du contenu, du référencement naturel ou de l’ergonomie rapporte bien plus que quelques points PageSpeed.

Ce que Google regarde vraiment pour le SEO

Il circule une croyance selon laquelle un score PageSpeed élevé garantit un bon référencement. C’est faux, ou du moins très incomplet. Google ne classe pas les sites en fonction de leur score, mais de leur vitesse réelle telle qu’elle est mesurée sur de vrais utilisateurs.

Pour cela, Google utilise ce qu’on appelle les données de terrain, ou « field data ». Cette mesure provient du Chrome User Experience Report, basé sur les utilisateurs réels qui visitent votre site depuis Google Chrome. Si votre site performe mal dans la vraie vie, même avec un score PageSpeed à 100, Google le verra. Et s’il performe bien, même avec un score de 70, Google le verra aussi.

C’est une distinction essentielle pour tout débutant : le score PageSpeed est un test simulé, mais le classement SEO est influencé par les données réelles.

Un cas concret permet d’illustrer cela. Deux sites peuvent obtenir la même note PageSpeed, mais l’un sera consulté majoritairement sur mobile en 3G, l’autre par des utilisateurs en fibre optique. Les données réelles seront totalement différentes. Google privilégiera le site réellement rapide dans la vie de tous les jours, pas celui qui affiche la plus belle note dans un outil.

Quand viser un score PageSpeed de 100 devient réellement utile

Même si nous avons expliqué pourquoi ce score parfait n’est pas indispensable, il existe tout de même des situations où le viser peut devenir une vraie stratégie. Cela dépend surtout du contexte du site, du public et des objectifs.

Les sites ultra-compétitifs où chaque milliseconde compte

Dans certains secteurs très compétitifs, comme le e-commerce ou les comparateurs de prix, chaque détail peut influencer le comportement des visiteurs. Une page qui s’affiche légèrement plus vite peut augmenter le taux de conversion de quelques pourcents. Et dans ces domaines, quelques pourcents représentent parfois des milliers d’euros.

Si votre site attire beaucoup de trafic mobile dans des conditions difficiles (zones mal couvertes, utilisateurs moins équipés en technologie, terminaux anciens), alors viser un score élevé, voire parfait, peut aider à réduire les abandons.

Dans ce cas précis, optimiser à fond n’est plus un caprice technique, mais un levier économique.

Les sites vitrine ou landing pages très légers

Les pages extrêmement simples, comme une landing page avec un formulaire et deux images, peuvent très souvent atteindre un score PageSpeed proche de 100 avec peu d’efforts. Dans ce cas, viser ce score n’est pas un gaspillage d’énergie, car tout est déjà optimisé par nature.

Pour un site minimaliste, ne pas chercher le score parfait, c’est parfois passer à côté d’un résultat facile à obtenir.

Les tests techniques pour comparer ou apprendre

Lorsque l’on débute, viser un score PageSpeed de 100 peut aussi servir d’exercice pédagogique. Cela oblige à comprendre :

• la manière dont un navigateur charge les ressources
• comment optimiser les images
• ce que signifie réellement « bloquer le rendu »
• pourquoi certains scripts ralentissent la page

C’est un peu comme apprendre à courir avec des poids aux chevilles pour ensuite retirer tout cela et se sentir libre. Chercher le score maximal peut aider à décortiquer son site, à se familiariser avec les optimisations, puis ensuite à revenir à une approche plus raisonnable.

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Comment interpréter correctement un score PageSpeed

La plupart des débutants regardent seulement la note finale. Pourtant, cette note n’est qu’une synthèse. Ce qui compte vraiment, ce sont les métriques qui composent ce score.

Nous allons reprendre ensemble les principales mesures, avec une explication simple, comme si vous découvriez tout cela pour la première fois.

Un score de 100 à PageSpeed Insights

Le Largest Contentful Paint (LCP)

Le LCP mesure la vitesse à laquelle l’élément principal de la page devient visible. Souvent, il s’agit :

  • d’une grande image
  • du titre principal
  • d’un bloc accrocheur

Si ce contenu met plus de deux secondes à s’afficher, votre score PageSpeed perdra des points. Mais surtout, l’utilisateur aura l’impression que la page ne charge pas.

Pour optimiser le LCP, il faut souvent travailler sur les images, choisir les bons formats, activer le lazy loading et éviter les scripts qui bloquent l’affichage.

Le First Input Delay (FID) et son successeur INP

Le FID mesure le temps avant que la page devienne interactive. Imaginez un utilisateur qui clique sur un bouton et que rien ne se passe pendant une seconde. Cela crée une frustration énorme. Aujourd’hui, Google privilégie l’INP, une mesure plus précise du temps de réaction moyen de votre page.

Un mauvais INP indique souvent un JavaScript trop lourd ou mal optimisé.

Le Cumulative Layout Shift (CLS)

Le CLS mesure la stabilité visuelle de votre page. Vous avez sûrement déjà vécu ce moment agaçant : vous essayez de cliquer sur un bouton, et au dernier moment la page bouge, et vous cliquez sur quelque chose d’autre. Le CLS quantifie exactement ce phénomène.

Des images sans dimensions définies, des publicités qui se chargent tardivement, ou certaines polices web mal gérées peuvent provoquer un mauvais score ici.

La vitesse réelle perçue par les visiteurs

C’est la partie la moins visible dans PageSpeed, mais la plus importante : la vitesse telle qu’elle est vécue par les utilisateurs dans la vraie vie. Pour la connaître, il faut analyser les données de terrain qui apparaissent parfois dans PageSpeed sous le nom « Chrome UX Report », ou utiliser Google Search Console.

Ce sont ces données qui comptent réellement pour le SEO.

Comment optimiser un site sans tomber dans les excès

Maintenant que nous avons posé les bases, voyons ensemble une méthode saine pour obtenir un bon score PageSpeed tout en gardant un site stable, agréable et facile à maintenir.

Core Web Vitals : Guide complet pour optimiser vitesse et UX

Commencer par les images, toujours

Les images représentent presque toujours la partie la plus lourde d’un site. Les optimiser permet d’améliorer son score PageSpeed sans toucher au code. La règle simple est de :

Pour un débutant, cela peut se résumer à utiliser un outil comme TinyPNG ou un plugin WordPress comme ShortPixel.

Optimiser le chargement des scripts

Les scripts JavaScript bloquent souvent l’affichage s’ils sont mal placés. Il est préférable de les charger de façon asynchrone, ou de les déplacer en bas de la page. Mais il ne faut surtout pas tout retarder sans réfléchir.

Encore une fois, viser 100 sur votre score PageSpeed ne doit pas sacrifier la fonctionnalité du site.

Réduire les plugins inutiles

Sur WordPress, beaucoup de novices installent des dizaines de plugins, parfois pour des fonctionnalités très simples qu’un peu de code ferait tout aussi bien. Plus il y a de plugins, plus la page devient lourde, et plus le score PageSpeed baisse.

Un bon réflexe est de :

  • désinstaller les plugins inutiles
  • remplacer certains outils lourds par des alternatives plus légères
  • vérifier que les plugins installés ne chargent pas de ressources inutiles

Choisir un bon hébergement

Avoir un bon hébergeur reste l’un des piliers de la performance. Vous pouvez optimiser autant que vous voulez : si le serveur est lent, votre score PageSpeed restera bloqué.

Pour un site web où la rapidité est importante pour l’expérience utilisateur, un hébergement de qualité peut faire une différence immédiate.

Exemple concret : deux sites avec le même score, mais deux réalités opposées

Prenons deux sites imaginaires pour bien comprendre la nuance.

Site A

  • Score PageSpeed : 95
  • Fichiers ultra-minifiés
  • Scripts retardés au maximum
  • Fonctionnalités qui s’activent lentement
  • Page instable quand la connexion est mauvaise

Les utilisateurs ont du mal à interagir rapidement avec le contenu, surtout sur mobile.

Site B

  • Score PageSpeed : 82
  • Images bien compressées
  • Scripts optimisés mais non retardés inutilement
  • Mise en cache propre
  • Chargement fluide, stable et agréable

Les visiteurs trouvent ce deuxième site plus rapide dans la réalité, même si son score est inférieur.

Cela peut sembler paradoxal, mais c’est exactement ce qui arrive dans la vraie vie. Le chiffre ne dit pas tout. Le ressenti utilisateur, lui, ne ment jamais.


Lorsque l’on découvre PageSpeed, le réflexe naturel est de viser la perfection. Une sorte de quête du Graal numérique qui nous pousse à chercher la note parfaite, comme si cette note représentait en elle-même la qualité de notre travail. Mais au fil du temps, on réalise que la performance réelle d’un site ne se résume jamais à un simple score.

Un site rapide, agréable et fluide ne dépend pas de l’obtention d’un 100, mais d’une approche équilibrée. L’important n’est pas d’impressionner un outil, mais de faciliter la vie des visiteurs. Et parfois, accepter un score de 85 ou 90, tout en gardant un site stable, fonctionnel et maintenable, est infiniment plus judicieux que de courir après trois points supplémentaires.

Dans le fond, PageSpeed a surtout un rôle de guide. Il nous aide à comprendre les optimisations possibles, à identifier les points faibles, à progresser techniquement. Mais il ne doit jamais devenir une contrainte qui déforme notre manière de concevoir un site. Si vous utilisez cet outil comme un compagnon de route, et non comme un juge, vous tirerez le meilleur de votre temps et de votre énergie.