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Théme de la semaine : l’OSINT

Qu’est-ce que l’OSINT et à quoi ça sert ?

Temps de lecture estimé : 13 minutes
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L’OSINT intrigue souvent dès que l’on en entend parler pour la première fois. Le mot sonne presque comme un terme réservé aux espions ou aux experts en cybersécurité. Pourtant, derrière cet acronyme un peu mystérieux se cache une pratique bien plus accessible qu’on ne l’imagine. Aujourd’hui, l’OSINT est utilisé autant par des journalistes que par des entreprises, des enquêteurs publics, des passionnés d’informatique ou même des particuliers curieux qui veulent mieux comprendre ce qui circule sur internet à leur sujet. Vous allez découvrir, pas à pas, ce qui se cache derrière ces cinq lettres et pourquoi cette discipline occupe une place de plus en plus importante dans notre monde numérique.

  • Comprendre clairement ce qu’est l’OSINT et saisir son utilité réelle dans le monde numérique actuel.
  • Apprendre à identifier les sources ouvertes fiables et à repérer rapidement des informations utiles en ligne.
  • Développer un regard critique pour analyser, vérifier et interpréter correctement les données trouvées sur internet.

Si vous partez de zéro, vous êtes exactement au bon endroit. Nous allons décortiquer chaque principe, en prenant le temps de bien poser les bases. L’objectif est simple : que vous compreniez non seulement ce qu’est l’OSINT, mais aussi comment cette approche fonctionne et dans quels cas elle peut être utile. Tout sera expliqué simplement, sans terme technique inutile et avec des exemples concrets pour vous aider à visualiser les situations.

Au fil des lignes, vous verrez que l’OSINT n’est pas une magie réservée aux hackers ou aux enquêteurs privés hollywoodiens. C’est une méthode d’enquête logique, structurée et étonnamment puissante, entièrement basée sur des informations publiques que n’importe qui peut consulter librement. Vous serez peut-être surpris, amusé ou même un peu impressionné par tout ce que l’on peut retrouver légalement, simplement en sachant où chercher et comment organiser ce que l’on trouve. Mais surtout, vous comprendrez à quoi cela sert et pourquoi cette compétence devient essentielle dans un monde où nos vies laissent une trace numérique presque permanente.

Qu’est-ce que l’OSINT exactement ?

L’OSINT est l’acronyme de Open Source Intelligence. Littéralement, cela signifie renseignement de sources ouvertes. Autrement dit, il s’agit d’une méthode de recherche d’informations basée uniquement sur des sources accessibles au public. Ce point est essentiel. L’OSINT ne repose pas sur le piratage, les intrusions, les techniques illégales ou la récupération de données confidentielles. Tout ce qui est exploité est disponible légalement, parfois même en quelques clics.

Quand on utilise l’OSINT, on cherche, on collecte, on analyse et on recoupe des informations provenant de lieux tels que des sites web, des réseaux sociaux, des moteurs de recherche, des bases de données ouvertes, des registres publics ou encore des documents officiels. L’idée n’est pas seulement d’accumuler des données, mais surtout de les transformer en informations utiles. C’est un peu comme assembler un puzzle : chaque pièce semble insignifiante isolément, mais une fois rassemblées, elles racontent une histoire complète.

Pour illustrer cela simplement, imaginez que vous cherchiez à comprendre le parcours d’une personne qui s’appelle Marc Dupont. Vous trouvez son profil LinkedIn, puis ses publications sur X, une interview locale où il parle de son métier, sa participation à une association dont le site mentionne son nom, et même des traces dans un registre professionnel indiquant la création d’une petite entreprise il y a quelques années. Séparément, ces éléments n’ont rien d’impressionnant. Ensemble, ils permettent de reconstruire le parcours professionnel de Marc, ses centres d’intérêt, ses compétences, parfois même son environnement.

Ce que fait l’OSINT, c’est justement cela : assembler.

Pourquoi l’OSINT prend-il autant d’importance aujourd’hui ?

Pendant longtemps, le renseignement était réservé aux gouvernements, aux militaires et aux agences spécialisées. Les informations étaient difficiles à obtenir et circulaient très lentement. Aujourd’hui, c’est tout le contraire. Nous vivons dans une époque où chaque action, chaque publication, chaque déplacement peut laisser une trace numérique. Ces traces, lorsque combinées et analysées, deviennent une mine d’or pour comprendre une personne, une entreprise, un événement ou même une situation géopolitique.

L’arrivée massive des réseaux sociaux a amplifié ce phénomène. Beaucoup de gens publient sans imaginer une seule seconde que leurs photos, leurs commentaires ou leurs abonnements peuvent servir à comprendre énormément de choses sur leur vie. Une anecdote souvent racontée dans le milieu OSINT illustre bien cela. Un adolescent américain avait partagé une photo de son nouveau permis de conduire sur Instagram : nom, adresse, signature… tout était visible. Son intention était innocente, mais ce simple geste dévoilait une quantité d’informations digne d’un dossier administratif complet. C’est exactement le type de situation qui montre l’importance de comprendre l’impact de nos traces numériques.

L’OSINT s’impose donc dans plusieurs domaines pour quatre raisons principales. D’abord parce que les données publiques n’ont jamais été aussi nombreuses. Ensuite parce qu’internet rend leur accès instantané. Puis parce que les entreprises et organisations ont besoin de comprendre leurs risques numériques. Enfin, parce que de nombreuses enquêtes modernes reposent sur ce type d’investigation : fraudes, fausses informations, cyberharcèlement, recherche de personnes, vérification d’identités, surveillance de menaces, analyse de réseaux criminels, et bien d’autres.

L’OSINT répond à une question simple : comment obtenir rapidement des informations fiables sans enfreindre la loi ?

Sur quelles sources s’appuie l’OSINT ?

Lorsque l’on parle d’OSINT, il ne faut pas imaginer une seule source d’information, mais plutôt une immense bibliothèque répartie sur tout internet. Chaque étagère représente un type de donnée différent et chaque type de donnée peut mener à une piste nouvelle. L’enquêteur OSINT passe son temps à naviguer entre ces rayons pour trouver ce qui l’intéresse.

La source la plus évidente est le web classique. Les moteurs de recherche comme Google ou Bing sont les portes d’entrée principales. Ils permettent d’explorer des articles, des pages administratives, des documents PDF, des archives ou des publications diverses. Bien souvent, une simple requête bien formulée suffit à découvrir des informations insoupçonnées. Une recherche telle que “Marc Dupont Troyes PDF” peut faire ressortir un rapport municipal, une interview journalistique oubliée ou une publication associative contenant des détails précieux.

Les réseaux sociaux représentent une autre source incontournable. Facebook, Instagram, TikTok, X, LinkedIn, YouTube ou même des plateformes plus discrètes comme Strava ou Goodreads peuvent révéler des données sur les habitudes, les déplacements, les centres d’intérêt, les relations ou le rythme de vie d’une personne. À partir d’une publication, il est parfois possible de retrouver le lieu où une photo a été prise, l’heure approximative, le contexte ou même les personnes qui y apparaissent. Les outils OSINT savent analyser ces petites choses que l’on ignore souvent lorsque l’on publie un contenu.

Il existe aussi des sources publiques plus formelles comme les registres d’entreprises, les bases de données administratives, les observations satellites ou les dépôts de brevets. Ces ressources sont souvent utilisées dans des contextes professionnels, par exemple pour vérifier la légitimité d’une entreprise, analyser une activité commerciale ou suivre un chantier à distance grâce aux vues satellite.

Enfin, il ne faut pas oublier les archives du web, notamment grâce à la Wayback Machine, qui permet de consulter des versions anciennes de sites aujourd’hui supprimés ou modifiés. Une information effacée ne disparaît pas forcément. L’OSINT tire souvent parti de ces traces persistantes.

Comment fonctionne une enquête OSINT de A à Z ?

Pour comprendre l’OSINT, il est important de voir comment se déroule une enquête du début à la fin. Contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas un processus improvisé. L’OSINT repose sur une méthode structurée, presque scolaire. Ce cadre permet de ne rien oublier, mais aussi de garder un œil critique sur les informations collectées. Car une chose est sûre : tout ce que l’on trouve en ligne n’est pas vrai, ni pertinent.

La première étape consiste à définir l’objectif de la recherche. Cela peut paraître évident, mais beaucoup de débutants foncent dans les moteurs de recherche sans savoir exactement ce qu’ils cherchent. Or, l’OSINT commence par une question claire. Par exemple : “Quel est le véritable propriétaire de cette boutique en ligne qui semble suspecte ?”, ou “Cette photo publiée sur les réseaux sociaux représente-t-elle vraiment ce que son auteur affirme ?”.

Une fois l’objectif établi, l’enquêteur détermine les sources pertinentes. Pour une personne, ce seront souvent des réseaux sociaux, des traces administratives ou des pages web. Pour une entreprise, il faudra examiner les registres officiels, les avis clients, les données techniques du site, ou les historiques de noms de domaine. Pour une image, on s’orientera plutôt vers des outils de recherche inversée, des métadonnées et des analyses visuelles.

La collecte d’informations peut alors commencer. C’est généralement la phase la plus longue, car il s’agit de rassembler le plus d’éléments possibles, tout en restant rigoureux. On peut comparer cela à une pêche en eau claire : on avance doucement, on observe en silence, on repère les ombres qui remontent à la surface, et on récupère ce qui semble utile.

Mais ce n’est qu’une fois les informations réunies que l’étape la plus importante commence : l’analyse. L’enquêteur regroupe ce qu’il a trouvé, élimine ce qui est incohérent, classe ce qui est pertinent, puis relie les éléments entre eux. Une date recoupe un lieu, un commentaire éclaire une situation, un ancien site web révèle une orientation commerciale différente. À force d’ajouter et de connecter ces données, l’ensemble prend forme et permet de répondre à la question initiale.

Enfin, il reste l’étape la plus souvent négligée : la vérification. L’OSINT ne consiste pas à répéter ou compiler aveuglément. Il faut confirmer, croiser, authentifier. Une information non vérifiée n’est qu’une hypothèse. L’enquêteur OSINT développe donc une habitude essentielle : ne jamais se satisfaire d’une seule source, et toujours chercher une seconde confirmation.

Exemples concrets d’enquêtes OSINT

Pour rendre les choses plus concrètes, examinons plusieurs scénarios où l’OSINT peut intervenir. Ces exemples restent accessibles et réalistes, sans tomber dans le cliché du pirate informatique en hoodie qui tape dans l’ombre.

Un premier cas fréquent concerne les achats en ligne. Imaginez que vous tombiez sur un site de vente qui propose des produits à des prix très bas. Vous hésitez avant de commander. En quelques recherches OSINT simples, vous pouvez analyser l’ancienneté du nom de domaine, la présence ou non d’une entreprise derrière le site, vérifier si le texte des descriptions est copié depuis une grande plateforme, ou rechercher des avis clients authentiques. Parfois, ces quelques indices suffisent à repérer une boutique frauduleuse, évitant ainsi de perdre de l’argent.

Un autre exemple, plus personnel, concerne la vérification d’une identité. Une personne vous contacte sur un réseau social professionnel et vous propose une collaboration. Vous ne la connaissez pas, et son profil semble un peu trop propre pour être vrai. Grâce à l’OSINT, vous pouvez rechercher son nom sur d’autres plateformes, vérifier s’il existe des traces d’une activité professionnelle réelle, analyser si sa photo apparaît ailleurs sous un autre nom, ou encore comparer son CV à des bases de données professionnelles. Cela ne demande ni intrusion, ni piratage, seulement une série de recherches bien organisées.

Un scénario plus inhabituel, mais très formateur, concerne l’analyse d’une photo. Sur internet, de nombreuses images circulent sans contexte, ou avec des légendes trompeuses. En utilisant des outils OSINT, il est possible d’étudier les métadonnées (lorsqu’elles existent encore), de réaliser une recherche inversée pour retrouver la première publication connue, ou même de comparer l’environnement de la photo à des images satellites pour vérifier si le lieu correspond réellement. Cette approche est souvent utilisée par les journalistes qui luttent contre la désinformation, notamment en période de conflit ou d’événements internationaux.

Pour la petite histoire, un passionné OSINT avait réussi à identifier la ville exacte d’une photo simplement en observant la forme d’un lampadaire et l’ombre qu’il projetait. Cela illustre parfaitement la puissance de l’observation lorsqu’elle est combinée avec les bons outils.

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Les erreurs courantes des débutants en OSINT

Comme dans n’importe quelle discipline, les débutants OSINT commettent des erreurs classiques. La première consiste à se fier aux informations trop rapidement. Une photo, une publication ou un avis peut sembler vrai, mais en OSINT, les apparences sont souvent trompeuses. Une image peut avoir été sortie de son contexte, un profil peut être entièrement fabriqué, un site peut reprendre des éléments visuels professionnels tout en cachant entièrement son identité.

Une autre erreur fréquente est de disperser ses recherches dans tous les sens. L’OSINT demande de la méthode, même si l’on débute. Rechercher au hasard, sans objectif précis, revient à tenter de remplir un seau percé. On récolte des données, mais rien ne tient vraiment ensemble. C’est pour cela qu’un objectif clair et une feuille de route sont indispensables.

Il existe également une tendance à utiliser trop rapidement des outils avancés, sans comprendre ce qu’ils font réellement. De nombreux services OSINT en ligne permettent d’analyser un site web, une photo ou une adresse, mais l’essentiel est de comprendre la logique qui se cache derrière. Un outil n’est jamais plus efficace que la personne qui l’utilise. Plutôt que de collecter automatiquement des données, il vaut mieux comprendre pourquoi une information est utile, et comment elle s’inscrit dans l’enquête.

Enfin, certains débutants oublient qu’ils laissent eux-mêmes une trace numérique. Lorsqu’on mène une recherche OSINT, il faut parfois veiller à ne pas se connecter avec un profil personnel ou à ne pas interagir directement avec une cible. Cela peut fausser les résultats ou même attirer l’attention sans le vouloir.

Quels sont les outils OSINT utiles pour débuter ?

Lorsqu’on commence à explorer l’OSINT, on découvre rapidement une multitude d’outils disponibles en ligne. Certains sont très techniques, d’autres sont aussi simples qu’un moteur de recherche. L’important, surtout au début, n’est pas d’utiliser les outils les plus impressionnants mais plutôt de comprendre ce qu’ils permettent de faire. L’OSINT repose avant tout sur votre observation et votre logique, pas sur une liste interminable de logiciels.

Le premier outil fondamental est le moteur de recherche lui-même. Google, Bing ou encore DuckDuckGo sont les portes d’entrée les plus accessibles. Il ne s’agit pas seulement de taper un nom ou une phrase pour voir ce qui ressort, mais de savoir formuler des requêtes précises. Les opérateurs avancés comme les guillemets pour rechercher une expression exacte, le signe moins pour exclure des termes ou encore le mot “site:” pour cibler un domaine particulier transforment un simple moteur en un véritable outil d’enquête. Une requête telle que “Marc Dupont” “Troyes” “CV” peut faire ressortir des documents essentiels qu’une recherche classique ne révélerait pas.

Le second outil incontournable est la recherche inversée d’images. Google Images propose cette fonctionnalité, tout comme des services spécialisés comme TinEye ou Yandex. Ces outils permettent de retrouver où une photo est apparue pour la première fois, ou encore de vérifier si elle a été utilisée dans un autre contexte. C’est l’un des piliers de la lutte contre les fausses informations, mais aussi une méthode très efficace pour analyser des profils suspects.

Il existe également des outils pour analyser les sites web. Whois, par exemple, permet de connaître des informations sur l’enregistrement d’un nom de domaine : sa date de création, le pays d’origine, l’entreprise ou la personne qui l’a enregistré lorsqu’elle n’utilise pas un service de confidentialité. Même si les données sont parfois masquées, la date de création ou l’historique restent des indices précieux. Un site créé il y a une semaine et affichant des centaines d’avis positifs semble déjà moins fiable, n’est-ce pas ?

Autre outil utile : la Wayback Machine. Ce service permet de consulter des archives de millions de sites. C’est un peu comme remonter le temps. On peut y analyser des versions anciennes d’un site, vérifier des informations supprimées ou comprendre l’évolution d’un projet. Dans certaines enquêtes, cela permet même de retrouver des preuves que les auteurs pensaient effacées à jamais.

Enfin, pour ceux qui veulent aller plus loin sans se précipiter dans des outils trop complexes, il existe des plateformes OSINT centralisées qui regroupent plusieurs fonctions, comme Maltego, SpiderFoot ou encore Sherlock pour la recherche de noms d’utilisateur sur différents réseaux sociaux. Ces outils ne sont pas indispensables pour débuter, mais ils peuvent devenir précieux lorsque l’on gagne en expérience. Nous en reparlerons dans les prochains chapitres.

Même si la liste pourrait être bien plus longue, retenir ces quelques outils suffit largement pour s’initier sérieusement et découvrir le potentiel incroyable de l’investigation en sources ouvertes.

OSINT et légalité : que peut-on faire… et que doit-on éviter ?

L’un des points les plus importants, et certainement celui que les débutants sous-estiment le plus, concerne la légalité. L’OSINT n’a absolument rien à voir avec le piratage ou l’intrusion dans des systèmes privés. Cette méthode repose uniquement sur des informations accessibles légalement. Autrement dit, si vous devez contourner un mot de passe, pénétrer un espace privé ou utiliser une technique offensive pour obtenir un résultat, vous n’êtes plus dans l’OSINT.

La règle de base est simple : si une information est accessible publiquement, sans contournement ni manipulation abusive, vous pouvez l’utiliser. Par exemple, les informations publiées librement sur les réseaux sociaux, les registres d’entreprises en accès libre, les données techniques d’un site consultables via un navigateur ou les photos diffusées sur internet entrent dans ce cadre.

À l’inverse, accéder à une boîte mail non autorisée, forcer un compte, contourner un accès restreint ou utiliser une faille de sécurité pour obtenir une donnée constitue une infraction. Même si l’objectif semble noble, la loi ne fait aucune exception dans ces cas-là.

Il existe également une zone grise que l’on oublie souvent : la collecte automatisée excessive. Par exemple, utiliser des robots pour aspirer massivement des données sur un site peut violer ses conditions d’utilisation ou entraîner des sanctions. L’OSINT responsable consiste à agir avec mesure, de manière proportionnée et en respectant l’esprit des plateformes que l’on utilise.

Les professionnels de l’OSINT montrent d’ailleurs l’importance de l’éthique. Une information publique peut être sensible, voire dangereuse si elle est mal utilisée. Par exemple, la diffusion de données personnelles trouvées légalement peut provoquer du harcèlement, des arnaques ou des atteintes à la vie privée. C’est pour cette raison que les enquêteurs OSINT s’imposent souvent des règles supplémentaires, plus strictes que la loi elle-même.

En résumé, l’OSINT n’est jamais une excuse pour franchir des limites. C’est un outil puissant, mais il doit être manié avec intelligence, responsabilité et respect.

Les limites de l’OSINT

Même si l’OSINT est une discipline incroyablement riche, elle possède aussi ses limites, et il est essentiel de les connaître pour éviter les mauvaises interprétations. La première limite est qu’une information publique n’est pas forcément une information vraie. Internet regorge de contenus fabriqués, exagérés ou sortis de leur contexte. Une photo peut être retouchée, un profil peut être entièrement fictif, un texte peut avoir été copié ailleurs. L’enquêteur OSINT doit apprendre à douter, toujours.

La seconde limite tient à l’absence de certaines données. Même en cherchant bien, il est possible qu’une personne ne laisse quasiment aucune trace numérique exploitable. Cela peut être frustrant, mais c’est une réalité qu’il faut accepter. L’OSINT peut révéler beaucoup de choses, mais il ne peut pas créer l’information qui n’existe pas.

Il existe aussi des limites techniques. Par exemple, certaines plateformes masquent les données sensibles, d’autres interdisent leur archivage, et certaines informations disparaissent au bout de quelques jours. Les journaux officiels, eux, ne conservent pas toujours toutes les archives accessibles gratuitement.

Enfin, une autre limite, plus subtile, concerne le risque de biais. Lorsqu’un enquêteur réunit des informations qui semblent aller dans le même sens, il peut être tenté de conclure trop vite. Pourtant, les coïncidences existent. C’est pourquoi l’OSINT demande une discipline mentale : vérifier, recouper, remettre en question.

Malgré ces limites, l’OSINT reste l’une des approches les plus efficaces pour comprendre une situation lorsque l’on part de rien. Elle permet de progresser rapidement, étape par étape, en s’appuyant exclusivement sur des données ouvertes.


L’OSINT peut sembler, au premier abord, comme un domaine réservé aux experts, à ces personnes qui passent leurs journées derrière une mosaïque d’écrans remplis de données. Pourtant, en prenant le temps de le découvrir pas à pas, on se rend compte que cette méthode d’enquête repose surtout sur des principes simples : observer, chercher, recouper, vérifier. Ce sont des gestes presque naturels, que l’on applique parfois sans même s’en rendre compte. L’OSINT ne nous éloigne donc pas de notre quotidien, il nous aide plutôt à mieux comprendre ce qui s’y passe.

Aujourd’hui, l’information circule vite, parfois trop vite. Les photos se partagent en quelques secondes, les messages se propagent d’un bout à l’autre du monde, et nos traces numériques s’accumulent presque malgré nous. Dans ce paysage bouillonnant, savoir utiliser l’OSINT devient une compétence précieuse, non pas pour jouer les détectives, mais pour garder un recul essentiel. Vous avez maintenant une vision claire de ce que l’OSINT représente, de la manière dont il fonctionne et des situations dans lesquelles il peut devenir une aide précieuse, que ce soit pour vous, votre entreprise ou simplement pour naviguer avec plus de sérénité sur internet.

Enfin, il est important de garder en tête que l’OSINT n’est ni une arme ni un pouvoir secret. C’est un outil, parmi d’autres, qui doit être utilisé avec responsabilité, respect et éthique. Chaque donnée, chaque piste, chaque découverte vous rappelle à quel point nos informations publiques peuvent en dire long. Cette prise de conscience, en elle-même, est déjà un premier pas important. Peut-être qu’en refermant cet article, vous regarderez vos propres publications en ligne avec un œil légèrement différent. C’est tout à fait normal : comprendre, c’est déjà avancer.

Si ce guide vous a donné envie d’aller plus loin, vous trouverez sur le Créa-Blog d’autres ressources, d’autres tutoriels et d’autres clés pour progresser dans le vaste univers du numérique. Et qui sait, peut-être que l’OSINT deviendra pour vous une nouvelle façon de voir le monde, avec la curiosité comme moteur et la connaissance comme fil conducteur.