Si vous travaillez dans le domaine du développement web, du design ou de la communication digitale, vous avez sûrement déjà été confronté à cette étape cruciale : rédiger un devis ou rédiger une facture pour un client. Et à cela s’ajoute la dématérialisation du 1er Septembre 2026.
Ces documents ne sont pas de simples formalités administratives ; ils représentent à la fois un engagement professionnel et un outil de confiance entre vous et votre client.
Un devis bien rédigé vous protège légalement, clarifie la mission, évite les malentendus et valorise votre image de professionnel. De la même manière, une facture claire, complète et conforme à la législation française renforce votre crédibilité et vous permet d’être payé dans de bonnes conditions.
Pourtant, beaucoup de freelances ou de petites agences hésitent au moment de passer à la rédaction : quelles mentions sont obligatoires ? Que faut-il détailler ? Comment formuler les tarifs sans effrayer le client ? Quelles sont les différences légales entre un devis et une facture ?
Ce tutoriel complet va vous guider pas à pas dans la rédaction d’un devis et d’une facture pour la création d’un site web, avec des explications simples, des exemples concrets et les obligations légales à respecter.
À la fin de ce guide, vous saurez non seulement rédiger ces documents sans crainte, mais aussi les utiliser comme de véritables leviers de professionnalisation et de communication.
- Comprendre la différence entre un devis et une facture
- Les obligations légales à connaître avant de rédiger un devis
- Préparer son devis avant la rédaction
- Structurer votre devis étape par étape
- Rédiger un devis attractif sans sacrifier la clarté
- Exemple complet d’un devis pour la création d’un site web
- Comprendre le rôle de la facture dans la création de site web
- Les mentions légales obligatoires sur une facture en France
- Structurer sa facture étape par étape
- Exemple concret d’une facture pour la création d’un site web
- Transmettre et archiver vos factures
- Bonnes pratiques pour bien rédiger vos factures
- Choisir les bons outils pour rédiger devis et factures
- Préparer la transition vers la facturation électronique
- Se mettre à la norme de la facturation électronique dès 2026
- Contexte légal et calendrier de la réforme
- Qu’est-ce qu’une “facture électronique” normative ?
- Les étapes pour se mettre en conformité dès maintenant
- Étape 1 : faire un audit de votre situation actuelle
- Étape 2 : choisir une plateforme de dématérialisation agréée (PDP) ou préparer l’usage du portail public
- Étape 3 : adapter votre logiciel de facturation
- Étape 4 : tester en condition réelle
- Étape 5 : former les collaborateurs (vous-même, ou toute personne qui traite facturation)
- Étape 6 : organiser l’archivage conforme
- Étape 7 : anticiper les mentions supplémentaires à intégrer
- Impacts pour votre activité de création de site web
- Exemple de feuille de route pour votre mise en conformité
Comprendre la différence entre un devis et une facture
Avant de passer à la pratique, il est essentiel de bien comprendre la différence entre un devis et une facture, car ces deux documents n’ont ni le même objectif, ni la même portée juridique.
Un devis est une proposition commerciale chiffrée. Il décrit les prestations que vous allez fournir, leur coût, les délais et les conditions de réalisation. Tant qu’il n’est pas signé par le client, il n’a pas de valeur contractuelle. En revanche, une fois accepté et signé, il devient un contrat engageant les deux parties : vous devez réaliser la prestation telle qu’elle est décrite, et le client doit payer le prix convenu.
La facture, quant à elle, intervient après la prestation ou après un acompte. Elle constitue la preuve légale de la transaction. Elle sert à la fois à la comptabilité, à la déclaration fiscale et à la justification du paiement. En France, la facture est obligatoire dès qu’il y a une vente ou une prestation de service entre professionnels, et dans certains cas entre un professionnel et un particulier.
Pour faire simple :
- Le devis engage une promesse ;
- La facture concrétise la transaction.
Comprendre cette distinction est fondamental avant de rédiger quoi que ce soit, car les obligations légales, la formulation et les mentions diffèrent légèrement selon le document.

Les obligations légales à connaître avant de rédiger un devis
La rédaction d’un devis pour la création d’un site web ne se fait pas à l’improviste. En France, certaines mentions légales sont obligatoires. Leur absence peut entraîner des litiges, voire des sanctions administratives.
Avant de rédiger un devis, il faut comprendre que ce document engage votre responsabilité. Il doit donc être clair, précis et complet. Même si vous utilisez un modèle, il est important de le personnaliser pour chaque client et pour chaque projet.
Les mentions légales obligatoires sur un devis
Voici les éléments que la loi impose de faire figurer sur un devis professionnel :
- La date du devis
Elle permet d’établir la validité du document et de prouver qu’il correspond à une proposition faite à un moment précis. - Le numéro du devis
Il s’agit d’un identifiant unique qui permet de le retrouver facilement. La numérotation doit être chronologique et continue, sans trou dans la séquence. - Les coordonnées du prestataire
Vous devez mentionner clairement :- Votre nom ou la raison sociale de votre entreprise,
- Votre adresse complète,
- Votre numéro SIRET ou SIREN,
- Le numéro RCS ou RM si vous êtes immatriculé,
- La mention du statut juridique (auto-entrepreneur, micro-entreprise, société, etc.),
- Le cas échéant, votre numéro de TVA intracommunautaire.
- Les coordonnées du client
Indiquez le nom complet du client (particulier ou société), ainsi que son adresse postale. - La description détaillée des prestations
C’est la partie la plus importante du devis. Vous devez détailler les tâches prévues : conception du site, intégration, hébergement, maintenance, rédaction de contenu, SEO, etc. Plus la description est précise, moins il y aura de malentendus. - Le prix unitaire et le montant total
Chaque prestation doit être accompagnée de son tarif, exprimé en euros, hors taxes et toutes taxes comprises (HT et TTC). Mentionnez aussi le taux de TVA applicable ou la mention “TVA non applicable, article 293 B du CGI” si vous êtes en franchise de TVA. - Les conditions de paiement
Précisez si un acompte est demandé, les délais de règlement, les éventuelles pénalités de retard, ainsi que les remises ou majorations éventuelles. - La durée de validité du devis
Cette information est essentielle pour encadrer l’engagement. En général, un devis est valable 30 jours, mais vous pouvez adapter ce délai. - La mention “Bon pour accord” et la signature du client
Le devis doit comporter un espace prévu pour la signature du client, précédée de la mention “Bon pour accord” ou “Devis accepté”. - Le délai d’exécution
Il est conseillé de mentionner la durée prévisionnelle du projet ou la date de livraison estimée.
Toutes ces mentions sont obligatoires ou fortement recommandées, car elles garantissent la transparence et la sécurité des deux parties. En cas de litige, le devis signé servira de base légale pour trancher.
Préparer son devis avant la rédaction
Rédiger un devis pour la création d’un site web demande une phase de préparation. Il ne suffit pas de remplir un modèle : il faut d’abord analyser le besoin du client, définir les prestations à proposer et évaluer le coût réel du projet.
Avant même d’ouvrir votre logiciel de devis ou votre tableur, prenez le temps de discuter avec votre client. Posez-lui des questions précises : quel type de site souhaite-t-il (vitrine, e-commerce, blog, plateforme sur mesure) ? Quels sont ses objectifs ? A-t-il déjà une charte graphique, un hébergement, des contenus ? Ces échanges vous permettront d’établir un devis cohérent et professionnel.
Une fois que vous avez compris le besoin, commencez par découper votre prestation en plusieurs parties logiques. Par exemple :
- Étude et conception du projet
- Design graphique et maquettes
- Développement et intégration
- Mise en ligne et configuration
- Formation ou accompagnement
- Maintenance et suivi
Chaque étape doit être estimée en temps et en coût. Si vous travaillez à l’heure, indiquez votre taux horaire. Si vous préférez facturer au forfait, veillez à bien encadrer ce que comprend le forfait pour éviter les dépassements non prévus.
Enfin, avant de rédiger le devis, déterminez vos conditions de paiement. Beaucoup de freelances demandent un acompte (généralement 30 à 50 %) avant de commencer le travail. Cela montre votre sérieux et évite les mauvaises surprises en cas d’annulation.
Structurer votre devis étape par étape
Un devis bien rédigé doit être à la fois précis, compréhensible et agréable à lire. Vous ne rédigez pas uniquement un document administratif : c’est aussi un outil de communication qui reflète votre professionnalisme.
Votre client ne cherche pas seulement un prix, il veut comprendre ce qu’il achète. La manière dont vous présentez votre devis peut donc faire toute la différence.
Pour que votre document soit à la fois clair et complet, il doit suivre une structure logique, généralement composée de six grandes parties :
- L’en-tête du document
- Les coordonnées du client
- Le descriptif détaillé des prestations
- Le calcul des montants et des taxes
- Les conditions générales et les mentions légales
- L’espace d’acceptation et de signature
Voyons maintenant chaque partie en détail.
1. L’en-tête du document
L’en-tête est la première impression que votre client aura de votre document. Il doit contenir vos informations légales et une présentation soignée.
En haut à gauche, indiquez :
- Votre nom complet ou la raison sociale de votre entreprise,
- Votre adresse postale,
- Votre numéro SIRET ou SIREN,
- Votre numéro de TVA intracommunautaire (si applicable),
- Votre statut juridique (auto-entrepreneur, SASU, SARL, etc.),
- Vos coordonnées de contact (téléphone, e-mail, site web).
En haut à droite, placez les informations de votre client :
- Nom et prénom (ou raison sociale),
- Adresse complète,
- Personne de contact, si c’est une entreprise.
Sous ces éléments, mentionnez le titre clair du document :
« Devis n°2025-001 – Création d’un site web vitrine »
N’oubliez pas d’ajouter la date du devis et la durée de validité (par exemple : “valable 30 jours à compter de la date d’émission”).
2. Le corps du devis : décrire les prestations
C’est ici que vous allez détailler la mission. Plus vous êtes précis, plus votre client saura ce qu’il achète, et moins vous aurez de risque de litige.
L’idée est de découper le projet en plusieurs étapes claires. Chaque ligne du devis doit comporter :
- Une désignation de la prestation,
- Une quantité (par exemple nombre de jours, d’heures, de pages, etc.),
- Un prix unitaire,
- Et un sous-total HT.
Voici un exemple de structure claire et efficace :
Désignation | Quantité | Prix unitaire HT | Total HT |
---|---|---|---|
Étude et conception du site web | 1 | 300 € | 300 € |
Création de maquettes graphiques (jusqu’à 3 pages types) | 1 | 450 € | 450 € |
Intégration HTML/CSS/JS responsive | 1 | 600 € | 600 € |
Mise en place du CMS (WordPress) | 1 | 250 € | 250 € |
Intégration du contenu fourni (5 pages) | 1 | 200 € | 200 € |
Optimisation SEO de base | 1 | 150 € | 150 € |
Tests, corrections et mise en ligne | 1 | 200 € | 200 € |
Formation à l’utilisation du site (1h en visio) | 1 | 100 € | 100 € |
Total HT : 2 250 €
TVA (20 %) : 450 €
Total TTC : 2 700 €
Si vous êtes micro-entrepreneur, ajoutez la mention légale obligatoire :
« TVA non applicable, article 293 B du Code général des impôts »
Vous pouvez également ajouter une description plus narrative sous chaque prestation, notamment si le client n’est pas familier avec les termes techniques. Par exemple :
Cette prestation inclut la configuration du CMS WordPress, l’installation du thème, des extensions nécessaires, la sécurisation de base et la configuration du référencement initial.
Cela montre votre sérieux et votre pédagogie, deux qualités très appréciées par les clients.
3. Le calcul du total et des taxes
Le calcul du total doit être présenté de manière transparente et lisible.
Commencez toujours par le sous-total HT, puis indiquez le taux de TVA applicable, et enfin le total TTC.
Si vous facturez des frais supplémentaires (nom de domaine, hébergement, banque d’images, etc.), indiquez-les séparément pour éviter toute confusion.
Conseil : Si certaines prestations sont optionnelles (par exemple la maintenance annuelle), vous pouvez les afficher dans une section “Options”, sans les inclure dans le total principal. Cela permet de proposer des services complémentaires sans effrayer le client avec un prix global trop élevé.
4. Les conditions générales et les mentions légales
La partie “conditions générales” est souvent négligée, mais c’est une erreur : c’est votre meilleure protection en cas de désaccord ou de retard de paiement.
Elle doit préciser plusieurs éléments essentiels :
- Les modalités de paiement : acompte à la commande, solde à la livraison, paiement à 30 jours, etc.
- Les pénalités de retard : elles sont obligatoires sur tout devis et toute facture. La loi impose de mentionner le taux d’intérêt applicable (généralement 3 fois le taux d’intérêt légal) et une indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement.
- Les conditions de révision du prix : si vous facturez à la journée, précisez que tout dépassement dû à des modifications du client fera l’objet d’un avenant.
- Les droits d’auteur : précisez que les fichiers sources, maquettes ou codes restent votre propriété tant que la facture n’est pas intégralement réglée.
- La durée de validité du devis : en général 30 jours, mais vous pouvez adapter selon votre disponibilité ou les fluctuations tarifaires.
Exemple de mention complète :
Le devis est valable 30 jours à compter de sa date d’émission. Un acompte de 30 % est exigé à la commande. Le solde est payable à la livraison du site. En cas de retard de paiement, une pénalité équivalente à trois fois le taux d’intérêt légal sera appliquée, ainsi qu’une indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement.
Enfin, n’oubliez pas d’ajouter une mention sur la propriété intellectuelle :
L’ensemble des créations, maquettes, codes et contenus développés restent la propriété de l’auteur jusqu’au paiement complet de la prestation.
5. L’espace de signature
Pour qu’un devis devienne un contrat légal, il doit être daté et signé par le client.
Préparez un encadré clair en bas du document :
Bon pour accord et signature du client
Devis n°2025-001 accepté le : ………
Signature précédée de la mention manuscrite :
“Bon pour accord, lu et approuvé”
Dès que le devis est signé, vous pouvez commencer la mission. Pensez à archiver une copie numérique et papier du document pour votre comptabilité.
Rédiger un devis attractif sans sacrifier la clarté
Savoir rédiger un devis ne consiste pas seulement à remplir des champs administratifs. Il s’agit aussi de présenter votre offre de manière professionnelle et rassurante. Voici quelques conseils pour rendre votre devis plus attractif :
- Soignez la mise en page
Utilisez votre logo, une police lisible, un en-tête propre et des marges équilibrées. Un devis bien présenté inspire confiance. - Expliquez les bénéfices, pas seulement les tâches
Par exemple, ne dites pas seulement “Création du site responsive”, mais “Création d’un site web adaptable à tous les écrans pour améliorer l’expérience utilisateur et le référencement”. - Adoptez un ton professionnel mais accessible
Évitez le jargon technique excessif, surtout si votre client n’est pas du milieu numérique. Montrez que vous savez vulgariser votre métier. - Soyez transparent sur les délais et les conditions
Indiquez clairement le temps nécessaire à chaque étape et les points de validation avec le client. Cela évite les malentendus. - Proposez des options
Ajoutez une section “Services complémentaires” : hébergement, maintenance, référencement avancé, formation, etc. Cela vous permet de valoriser vos services tout en laissant le choix au client. - Relisez avant d’envoyer
Une faute d’orthographe ou une incohérence tarifaire peut donner une mauvaise impression. Relisez soigneusement le document avant de l’envoyer au format PDF.
Exemple complet d’un devis pour la création d’un site web
Voici un exemple concret et réaliste d’un devis rédigé selon les bonnes pratiques décrites ci-dessus :
Devis n°2025-003 – Création d’un site web vitrine
Émis le 14 octobre 2025 – Valable jusqu’au 14 novembre 2025
Prestataire :
Alban Martin – Créa-troyes
12 rue des Tilleuls – 10000 Troyes
SIRET : 849 123 456 00027
TVA non applicable, article 293B du CGI
Tél. : 06 00 00 00 00
E-mail : [email protected]
Site web : crea-troyes.fr
Client :
Société “Les Délices de L’Aube”
Mme Dupont
23 avenue Pasteur – 10000 Troyes
Objet : Création d’un site vitrine pour la présentation de produits artisanaux
Prestations | Quantité | Prix unitaire HT | Total HT |
---|---|---|---|
Étude du projet et cahier des charges | 1 | 250 € | 250 € |
Conception graphique (3 maquettes) | 1 | 400 € | 400 € |
Intégration du site (HTML, CSS, JS) | 1 | 700 € | 700 € |
Mise en place du CMS WordPress | 1 | 250 € | 250 € |
Intégration du contenu (5 pages) | 1 | 200 € | 200 € |
Référencement SEO de base | 1 | 150 € | 150 € |
Formation à l’administration du site (1h visio) | 1 | 100 € | 100 € |
Tests, corrections et mise en ligne | 1 | 150 € | 150 € |
Total HT : 2 200 €
TVA : non applicable, art. 293 B du CGI
Total TTC : 2 200 €
Conditions de règlement :
Acompte de 30 % à la commande, soit 660 €
Solde à la livraison du site, sous 7 jours après validation.
Mentions légales :
En cas de retard de paiement, des pénalités égales à trois fois le taux d’intérêt légal seront appliquées, ainsi qu’une indemnité forfaitaire de 40 €.
Les créations et codes sources restent la propriété du prestataire jusqu’au paiement complet.
Signature du client :
Bon pour accord, lu et approuvé
Date : …………… Signature : ……………
Comprendre le rôle de la facture dans la création de site web
Rédiger un devis, c’est proposer.
Rédiger une facture, c’est officialiser.
La facture est bien plus qu’un simple document administratif : c’est une preuve légale de vente ou de prestation de service. Elle engage votre responsabilité en tant que professionnel et constitue la base de votre comptabilité, de votre déclaration de revenus et de votre TVA, le cas échéant.
Dans le domaine du web, la facture intervient :
- soit après la livraison du site,
- soit après le versement d’un acompte (par exemple 30 % à la signature du devis).
Chaque facture doit donc être claire, complète et surtout conforme à la législation française. Une erreur ou une omission peut avoir des conséquences sérieuses : rejet par le client, problème fiscal, voire pénalité en cas de contrôle.
Les mentions légales obligatoires sur une facture en France
La législation française est très précise à ce sujet.
Selon l’article L441-9 du Code de commerce, une facture doit comporter un ensemble de mentions obligatoires. Ces mentions sont non négociables, et leur absence peut entraîner des amendes.
Voici les éléments que toute facture doit impérativement contenir :
- La date d’émission de la facture
Elle indique le jour où la facture est établie. - Le numéro de la facture
Il doit suivre une numérotation chronologique continue, sans rupture. Par exemple : 2025-001, 2025-002, etc. - La date de la prestation ou de la livraison
Cette information permet d’associer la facture au moment où le service a été réellement exécuté. - Les coordonnées du prestataire (vous)
- Nom et prénom ou raison sociale,
- Adresse complète,
- Numéro SIRET ou SIREN,
- Mention du registre (RCS ou RM),
- Statut juridique et capital social (si société),
- Numéro de TVA intracommunautaire (si applicable).
- Les coordonnées du client
- Nom ou raison sociale,
- Adresse complète,
- Numéro de TVA intracommunautaire s’il s’agit d’un professionnel de l’Union européenne.
- La description détaillée des prestations facturées
Chaque ligne doit mentionner :- La nature de la prestation,
- La quantité,
- Le prix unitaire hors taxes,
- Le montant total hors taxes.
- Les montants HT, la TVA et le total TTC
Même si vous êtes exonéré de TVA, la mention correspondante doit être affichée (“TVA non applicable, art. 293 B du CGI”). - Les conditions de paiement
Indiquez la date limite de paiement, les modalités (virement, chèque, etc.), et précisez si un acompte a déjà été versé. - Les pénalités de retard et indemnités légales
Cette mention est obligatoire :“Tout retard de paiement entraîne l’application d’une pénalité égale à trois fois le taux d’intérêt légal, ainsi qu’une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement de 40 €.” - Les réductions éventuelles
Si vous avez appliqué une remise ou un rabais, mentionnez-le explicitement. - Votre assurance professionnelle (si applicable)
Pour certaines activités, notamment le conseil, il est recommandé d’indiquer votre couverture.
Structurer sa facture étape par étape
Une facture professionnelle suit une structure claire.
Elle doit être aussi lisible qu’un devis, car elle sert de base à la comptabilité du client.
Voici comment la construire :
1. L’en-tête
Votre logo, vos coordonnées complètes et votre numéro SIRET doivent apparaître clairement.
À droite, indiquez les informations du client.
Juste en dessous, précisez :
- Numéro de facture : par exemple “Facture n°2025-004”
- Date d’émission
- Date de la prestation ou de la livraison
Exemple :
Facture n°2025-004
Émise le 14 octobre 2025
Prestation effectuée du 25 septembre au 12 octobre 2025
2. Le corps de la facture
Il doit rappeler le contenu exact du devis validé. Chaque prestation doit être identifiée de manière précise, avec les montants correspondants.
Exemple :
Désignation | Quantité | Prix unitaire HT | Total HT |
---|---|---|---|
Conception du site vitrine WordPress | 1 | 2 200 € | 2 200 € |
Sous le tableau :

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- TVA : non applicable, art. 293B du CGI
- Total TTC : 2 200 €
Si un acompte a été versé, ajoutez une ligne :
Acompte reçu le 1er septembre 2025 : 660 €
Solde à régler : 1 540 €
Cette précision évite les confusions et montre votre sérieux comptable.
3. Les conditions de paiement
Cette section est obligatoire et doit comporter :
- La date d’échéance (par exemple : “Paiement à effectuer avant le 28 octobre 2025”),
- Le mode de règlement accepté (virement, chèque, PayPal, etc.),
- Les pénalités de retard et l’indemnité forfaitaire de 40 €.
Exemple de formulation :
Paiement par virement bancaire sous 14 jours à compter de la date d’émission.
En cas de retard, une pénalité égale à trois fois le taux d’intérêt légal sera appliquée, ainsi qu’une indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement.
4. Les mentions légales et informations complémentaires
Selon votre statut, ajoutez les mentions suivantes :
- Micro-entrepreneur :TVA non applicable, article 293 B du CGI.
- Société (SARL, SAS, etc.) :Société enregistrée au RCS de Troyes – Capital social : 5 000 €.
- Assurance professionnelle (si applicable) :Couverture responsabilité civile professionnelle : AXA n°XXXXX.
Vous pouvez également rappeler dans cette zone la clause de propriété intellectuelle :
Les créations, codes et fichiers sources restent la propriété du prestataire jusqu’au paiement complet de la facture.
Exemple concret d’une facture pour la création d’un site web
Facture n°2025-004 – Création d’un site web vitrine
Émise le 14 octobre 2025 – Prestation effectuée du 25 septembre au 12 octobre 2025
Prestataire :
Alban Martin – Affnox
12 rue des Tilleuls – 10000 Troyes
SIRET : 849 123 456 00027
TVA non applicable, article 293 B du CGI
Tél. : 06 00 00 00 00
E-mail : [email protected]
Site : crea-troyes.fr
Client :
Société Les Délices de L’Aube
Mme Dupont
23 avenue Pasteur – 10000 Troyes
Prestations | Quantité | Prix unitaire HT | Total HT |
---|---|---|---|
Création complète du site vitrine WordPress | 1 | 2 200 € | 2 200 € |
Total HT : 2 200 €
TVA : non applicable, art. 293B du CGI
Total TTC : 2 200 €
Acompte déjà versé : 660 €
Solde dû : 1 540 €
Conditions de règlement :
Paiement par virement avant le 28 octobre 2025.
En cas de retard, des pénalités équivalentes à trois fois le taux d’intérêt légal seront appliquées, ainsi qu’une indemnité forfaitaire de 40 € pour frais de recouvrement.
Les créations et codes sources restent la propriété du prestataire jusqu’au paiement complet de la facture.
Coordonnées bancaires :
Banque : Crédit Agricole
IBAN : FR76 XXXX XXXX XXXX XXXX XXXX XXX
BIC : AGRIFRPPXXX
Remarque sur la numérotation
La numérotation des factures doit être chronologique, continue et sans rupture.
Vous pouvez adopter un format tel que 2025-001, 2025-002, etc.
Si vous gérez plusieurs activités, il est conseillé d’utiliser un préfixe (ex. : “WEB-2025-001”) pour distinguer les séries, tout en respectant la continuité numérique.
Transmettre et archiver vos factures
Une fois la facture rédigée, encore faut-il la transmettre correctement et la conserver.
Transmission au client
L’idéal est d’envoyer votre facture au format PDF, par e-mail, accompagnée d’un court message professionnel :
Bonjour Madame Dupont,
Veuillez trouver ci-joint la facture correspondant à la création de votre site vitrine, conformément au devis signé.
Le règlement est à effectuer avant le 28 octobre par virement (coordonnées indiquées sur la facture).Merci de votre confiance,
Bien cordialement,
Alban Martin
L’envoi en PDF empêche toute modification et donne une apparence plus professionnelle qu’un simple fichier Word.
Conservation et archivage
Les factures doivent être conservées pendant 10 ans à compter de leur émission, conformément à l’article L123-22 du Code de commerce.
Il est conseillé d’utiliser un logiciel de facturation ou une sauvegarde cloud sécurisée pour archiver vos documents (par exemple : Henrri, Freebe, Facture.net, ou un simple Google Drive organisé par année).
L’archivage est important non seulement pour les obligations fiscales, mais aussi pour le suivi de votre activité, notamment si vous devez justifier de votre chiffre d’affaires.
Bonnes pratiques pour bien rédiger vos factures
Rédiger une facture n’est pas compliqué, mais quelques bonnes pratiques vous éviteront des erreurs fréquentes :
- Relisez avant d’envoyer. Vérifiez la cohérence des montants, les dates et la numérotation.
- Soyez rigoureux sur les délais. Une facture envoyée rapidement après la prestation renforce votre image sérieuse.
- Précisez toujours vos conditions de paiement. Cela évite les retards et clarifie les attentes.
- Utilisez une présentation soignée. Une facture bien mise en forme inspire confiance et professionnalisme.
- Ne modifiez jamais une facture déjà envoyée. Si une erreur est détectée, émettez une facture d’avoir pour corriger.
- Conservez vos factures au format électronique. Cela facilite la comptabilité et la préparation de votre déclaration de revenus.
Choisir les bons outils pour rédiger devis et factures
Pour bien rédiger devis et factures, il ne suffit pas de connaître les mentions obligatoires : il faut aussi s’équiper d’outils qui simplifient la création, la numérotation, l’archivage et le suivi des paiements. Plutôt que de chercher le « meilleur » outil, concentrez-vous sur l’adéquation entre vos besoins et les fonctionnalités proposées. Posez-vous les questions suivantes : gérez-vous peu de clients ou beaucoup ? Travaillez-vous seul ou en équipe ? Avez-vous besoin d’un suivi bancaire automatique ? Souhaitez-vous automatiser les relances ? Cherchez-vous une solution gratuite ou prête à évoluer vers une version payante ?
Un bon outil doit permettre de créer facilement un modèle de devis et un modèle de facture adaptés à la création de site web ; de personnaliser l’apparence avec votre logo et vos couleurs ; d’appliquer automatiquement la numérotation chronologique ; d’intégrer les mentions légales propres à votre statut (micro-entreprise, société, assujettissement TVA, etc.) ; et d’archiver les documents en PDF. Il doit aussi faciliter le calcul des acomptes, la gestion des avoirs et, de préférence, proposer un historique clair des échanges avec le client.
Au-delà du logiciel principal, pensez aux outils complémentaires utiles dans le flux : un carnet d’adresses propre et structuré pour éviter les erreurs dans les coordonnées client, un gestionnaire de fichiers organisé pour retrouver rapidement cahiers des charges et maquettes liés à un devis, et un système de sauvegarde automatique pour conserver vos archives au moins dix ans.
Des solutions gratuites existent : InvoicePlane.
Préparer la transition vers la facturation électronique
La facturation électronique devient une obligation progressive pour les entreprises. Même si les détails et les échéances peuvent varier selon la taille et le statut, il est sage de préparer votre activité en choisissant des solutions compatibles avec l’échange électronique des factures et l’archivage sécurisé. Anticipez l’export de vos factures dans des formats structurés et l’acceptation d’un format normalisé par vos clients institutionnels.
Commencez dès maintenant par vérifier que votre outil peut générer des fichiers structurés, qu’il propose un archivage conforme et qu’il pourra s’interfacer avec les plateformes que vos clients publics ou grands comptes utiliseront. Cette préparation vous évitera des migrations lourdes et des adaptations techniques de dernière minute.
Bonnes pratiques de sécurité et conformité
Sécurisez vos documents et vos données clients en appliquant quelques règles simples. Chiffrez les sauvegardes et limitez l’accès aux dossiers sensibles. Conservez les PDF et les preuves d’envoi (e-mails, accusés de réception). Conservez les justificatifs liés aux paiements (relevés, confirmations) et veillez à respecter les obligations de conservation pendant au moins dix ans.
Pour la conformité, gardez trace de vos numéros de série et de la logique de numérotation. En cas d’émission d’un avoir, liez-le explicitement à la facture d’origine et conservez l’ensemble des échanges. Adoptez une politique claire de gestion des données personnelles (conformément au RGPD) : limitez les informations stockées, informez vos clients sur la durée de conservation et donnez-leur la possibilité d’obtenir ou de supprimer leurs données si nécessaire.
Conseils pour améliorer votre processus de facturation
Automatisez progressivement et testez chaque étape. Commencez par créer des modèles et par automatiser la génération des factures d’acompte, puis intégrez les relances et enfin le rapprochement bancaire. Mesurez l’impact : temps gagné, délais de paiement réduits, nombre d’erreurs évitées. Documentez vos procédures internes afin que toute personne amenée à traiter les devis et factures suive la même logique.
Entretenez une communication claire avec vos clients. Un court message d’accompagnement à l’envoi de la facture, rappelant la mission livrée et la date d’échéance, facilite les paiements. Soyez pédagogique : rappelez brièvement ce que couvre la facture (ex. « développement, intégration et formation d’administration »). Cela réduit les questions et les contestations.
Se mettre à la norme de la facturation électronique dès 2026
Contexte légal et calendrier de la réforme
La France a engagé une réforme majeure concernant la facturation électronique (ou dématérialisation) pour les échanges entre entreprises assujetties à la TVA. L’objectif est de moderniser les processus, de renforcer le contrôle fiscal et de simplifier les obligations déclaratives.
Selon le calendrier officiel :
- 1er septembre 2026 :
– L’obligation de recevoir des factures électroniques s’applique à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
– L’obligation d’émettre des factures électroniques s’applique aux grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire (ETI). - 1er septembre 2027 :
L’obligation d’émettre des factures électroniques s’étend aux PME, TPE et micro-entreprises.
Donc, dans un premier temps (2026), même si vous n’êtes pas une grande entreprise, vous devrez être prêts à recevoir des factures électroniques de la part de vos fournisseurs ou prestataires. Puis, plus tard (2027 selon votre statut), vous devrez émettre vos propres factures au format électronique.
Par ailleurs, la réforme introduit également le mécanisme du e-reporting, c’est-à-dire la transmission à l’administration fiscale de certaines données de facturation pour des transactions hors du périmètre de la facturation électronique (ventes à des particuliers, opérations internationales, etc.).
Enfin, la réforme impose que les factures électroniques transitent via des plateformes agréées (appelées PDP, plateformes de dématérialisation partenaires) ou via le portail public de facturation (PPF).
Donc votre défi sera double : être capable de recevoir les factures électroniques, et plus tard de les émouvoir dans un format normé, via des plateformes agréées.
Qu’est-ce qu’une “facture électronique” normative ?
Avant 2026, beaucoup d’entreprises envoient déjà des factures numériques au format PDF par e-mail. Mais une facture “électronique normative” n’est pas simplement un PDF. Elle doit respecter certaines conditions techniques :
- Le document doit comporter des données structurées exploitables par l’ordinateur (métadonnées sur le montant, le client, les lignes de la facture, etc.).
- Il doit garantir l’authenticité de l’origine, l’intégrité du contenu et la lisibilité humaine. Ces garanties peuvent être assurées par un cachet électronique qualifié ou une signature électronique qualifiée.
- Il doit transiter via une plateforme agréée (PDP) ou via le portail public de facturation (PPF) pour que l’État puisse assurer la traçabilité et la collecte des données.
- Il doit respecter les mentions légales obligatoires, exactement comme une facture papier, mais structurées dans le fichier électronique.
- La facture doit être conservée sous forme électronique pendant une durée minimale (6 ou 10 ans selon les textes) dans des conditions garantissant sa non-altération.
Un exemple de format souvent cité est Factur-X (PDF/A-3 + données embarquées) : lisible comme un PDF, mais contenant les données structurées exploitables.
Donc, dès maintenant, vous devez considérer que votre logiciel ou plateforme doit être capable de produire ce type de facture “mixte” : lisible pour le client et exploitable pour les systèmes.
Les étapes pour se mettre en conformité dès maintenant
Voici un plan d’action à suivre pour être prêt pour 2026 :
Étape 1 : faire un audit de votre situation actuelle
- Vérifiez votre statut vis-à-vis de la TVA (exonéré, assujetti, micro-entreprise, etc.) — cela impacte vos obligations de facturation électronique.
- Recensez vos flux de facturation : avec quels clients vous échangez des factures (entreprises, particuliers, étrangers), et dans quel format vous les émettez aujourd’hui.
- Analysez votre outil actuel de facturation : est-il capable d’exporter ou générer des factures électroniques normées ? Peut-il interagir avec des plateformes externes ?
- Vérifiez si votre fournisseur de logiciel compte devenir PDP ou proposer une interface compatible.
Étape 2 : choisir une plateforme de dématérialisation agréée (PDP) ou préparer l’usage du portail public
Vous devez choisir une plateforme agréée pour émettre ou recevoir vos factures électroniques. Quelques points à vérifier :
- Que la plateforme soit immatriculée ou agréée par l’administration fiscale.
- Qu’elle respecte les normes techniques exigées (formats, sécurité, signature ou cachet, échanges inter-plateformes).
- Qu’elle propose une interface automatisée ou une API pour l’intégrer à votre système de facturation / ERP.
- Qu’elle offre une solution de conservation électronique sécurisée et conforme.
- Qu’elle supporte la réception comme l’émission des factures.
- Comparer les coûts, les capacités d’assistance et les éditions futures.
Notez : le Portail Public de Facturation (PPF) sera disponible pour les entreprises qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser une PDP. Mais l’usage du PPF peut être plus manuel pour certaines entreprises.
Étape 3 : adapter votre logiciel de facturation
Si vous utilisez un logiciel existant (par exemple un outil de facturation freelance ou un ERP), assurez-vous qu’il :
- peut générer des factures électroniques conformes (avec données structurées, signature ou cachet, format accepté) ;
- peut envoyer les factures via une PDP ou le PPF ;
- peut recevoir des factures électroniques, les importer et les stocker ;
- gère le raccord avec vos processus internes (numérotation, suivi des paiements, relances) sans rupture ;
- est compatible avec le e-reporting (extraction des données non couvertes par facturation électronique) ;
- offre une conservation sécurisée des factures électroniques pendant les durées légales.
Si votre logiciel actuel n’est pas compatible, soit il faudra migrer vers un outil plus moderne, soit l’éditeur doit proposer un module complémentaire ou une mise à jour.
Étape 4 : tester en condition réelle
Avant septembre 2026, il est fortement conseillé de tester l’émission et la réception de factures électroniques avec des partenaires volontaires. Cela permet de détecter les problèmes de flux, les erreurs de format ou de compatibilité entre plateformes.
Simulez des envois via la PDP choisie, vérifiez que le client peut visualiser le document, que le format est actif (données structurées), que vous pouvez importer les factures reçues dans votre outil, et que tout est bien archivé.
Étape 5 : former les collaborateurs (vous-même, ou toute personne qui traite facturation)
La facturation électronique introduit des concepts nouveaux : signatures/cachets qualifiés, plateformes, XML ou formats structurés, échange entre plateformes. Il est essentiel que toute personne devant générer, vérifier ou archiver les factures comprenne les règles et les contraintes.
Documentez vos procédures internes (étapes de contrôle, validation, archivage, relance) et mettez en place des checklists (vérification du format, compatibilité client, etc.).
Étape 6 : organiser l’archivage conforme
La loi impose que les factures électroniques soient conservées dans des conditions garantissant leur intégrité et lisibilité sur toute la durée légale (souvent 6 ou 10 ans) — avec des garanties contre l’altération.
Vous devez donc choisir une solution de conservation électronique certifiée ou conforme, ou que la plateforme choisie propose ce service. L’archivage doit permettre la restitution fidèle du document pendant toute la durée.
Étape 7 : anticiper les mentions supplémentaires à intégrer
À partir de 2026, des mentions nouvelles devront être ajoutées sur les factures électroniques (pour les grandes entreprises dans un premier temps, puis pour toutes) :
- Le numéro SIREN du client (si ce n’était pas déjà obligatoire).
- L’adresse de livraison si elle diffère de l’adresse de facturation.
- La mention que les opérations facturées sont des livraisons de biens ou des prestations ou les deux.
- Le paiement de la TVA sur les débits si l’entreprise a opté pour ce régime.
Ainsi, vos modèles de facture devront être mis à jour pour intégrer ces champs supplémentaires à venir.
Impacts pour votre activité de création de site web
Pour votre activité de développement ou création de sites, voici les points concrets à surveiller et anticiper :
Réception de factures électroniques
Vous deviendrez client ou fournisseur de nombreuses sociétés (hébergeurs, prestataires techniques, agences, freelances). À partir de septembre 2026, tous vos fournisseurs devront pouvoir vous envoyer des factures électroniques. Si vous ne possédez pas de PDP ou de solution de réception, ces fournisseurs pourraient vous envoyer des factures via le PPF ou par d’autres voies “agréées”, mais la réception manuelle pourrait devenir lourde.
Vous devez anticiper l’importation automatique de ces factures dans votre système, les rapprocher avec vos commandes, gérer les validations et les paiements. Si vous continuez de traiter manuellement des PDF ou des formats non conformes, vous risquez de retard ou d’erreurs.
Émission de factures électroniques
Quand votre statut vous imposera d’émettre des factures électroniques (en 2026 ou 2027 selon votre taille), vous ne pourrez plus envoyer de simples PDF par e-mail pour vos clients professionnels assujettis à la TVA. Vous devrez générer des factures numériques conformes (avec données structurées) via votre PDP ou via le PPF. Votre système de facturation devra intégrer cette capacité.
Cela changera votre processus commercial : la signature de devis ou l’acceptation client pourra déclencher directement l’émission de la facture électronique normée plutôt qu’un PDF standard.
E-reporting
Les opérations non couvertes par la facturation électronique (ventes à des particuliers, opérations transfrontalières, transactions avec des non assujettis) devront faire l’objet d’un reporting auprès de l’administration. Vous devrez transmettre des données de facturation (dates, montants, clients, nature de la transaction) via la plateforme. Cela exigera que votre système soit capable d’extraire automatiquement ces données.
Mise à jour de vos modèles et flux
Vos modèles de devis, factures et contrats doivent être revus pour s’adapter aux nouveaux formats, aux nouveaux champs obligatoires, aux contraintes de signature ou cachet. Vous devrez tester les flux entre votre ERP ou outil de facturation, la PDP, le PPF, et vos clients.
Surcoût et investissement
Initialement, vous pourriez avoir un surcoût (licence PDP, abonnement, formation, migration logicielle). Mais sur le long terme, la réduction des tâches manuelles, la diminution des erreurs, et l’automatisation amélioreront votre productivité.
Communication client
Certaines entreprises clientes (notamment grandes entreprises) demanderont des factures électroniques dès 2026. Si vous n’êtes pas conformes, vous pourriez perdre des marchés. Il est donc stratégique de communiquer dès maintenant à vos clients que vous serez prêt, et de les rassurer sur votre transition.
Exemple de feuille de route pour votre mise en conformité
Voici un calendrier que vous pourriez suivre pour vous mettre progressivement en conformité :
Période | Objectif principal | Actions concrètes |
---|---|---|
Aujourd’hui | Préparation initiale | Auditer votre situation, recenser vos flux, évaluer votre logiciel |
Mois 1-2 | Choix de solution | Comparer PDP, vérifier compatibilité, choisir une plateforme agréée |
Mois 3-4 | Intégration & tests | Configurer l’interface, générer des factures tests, réceptionner des factures tests |
Mois 5-6 | Formation & adaptation | Former les utilisateurs, ajuster les modèles, mettre à jour les processus internes |
1er septembre 2026 | Réception obligatoire | Activer la réception des factures électroniques dans la PDP ou via PPF |
Jusqu’à 1er septembre 2027 | Émission progressive | Déployer l’émission de factures électroniques pour les clients B2B selon votre statut |
Continu | Optimisation | Surveiller les retours, corriger les erreurs, automatiser les relances et le reporting |
La réforme de la facturation électronique obligatoire représente un tournant majeur pour les entreprises françaises. Plutôt que de la subir, il est préférable de l’anticiper activement. Pour un prestataire web, cela signifie repenser vos outils de facturation, vos processus internes, et votre relation avec les clients et les fournisseurs. En vous préparant dès aujourd’hui (audit, choix d’une PDP, adaptation logicielle, tests, formation), vous vous assurez une transition en douceur et vous renforcez votre crédibilité.