Lorsque nous surfons sur Internet, nous laissons derrière nous de nombreuses traces : notre adresse IP, nos habitudes de navigation, nos recherches et parfois même nos données personnelles. Ces informations peuvent être collectées par des sites web, des fournisseurs d’accès Internet, des gouvernements ou même des pirates. L’objectif de ce tutoriel est de vous montrer comment naviguer de manière anonyme, protéger votre identité et vos données, et comprendre comment ces outils fonctionnent.
Nous allons voir plusieurs méthodes et outils : l’utilisation d’un VPN, le réseau Tor, la navigation privée, et l’anonymat depuis le terminal. Ce tutoriel est 100% indépendant et sponsorisé par aucune entreprise, d’où l’absence de lien externe vers des VPN …
- Comprendre l’anonymat sur Internet
- Utiliser un VPN pour protéger votre identité
- Naviguer avec Tor pour plus d’anonymat
- Naviguer anonymement depuis le terminal
- Techniques avancées pour un anonymat maximal
- Anonymiser vos communications
Comprendre l’anonymat sur Internet
Avant de parler des outils, il est important de comprendre comment notre identité peut être tracée en ligne. Chaque fois que nous visitons un site web, notre ordinateur envoie des informations au serveur qui héberge le site. Ces informations comprennent l’adresse IP, qui permet d’identifier notre localisation approximative, ainsi que des informations sur notre navigateur et notre système d’exploitation.
Même si nous utilisons la navigation privée, ces informations peuvent être collectées. La navigation privée empêche simplement l’historique de navigation et les cookies d’être stockés sur notre ordinateur. Cela ne masque pas votre adresse IP ni votre identité en ligne.
Pour être réellement anonymes, nous devons utiliser des outils qui cachent notre adresse IP et cryptent notre connexion. C’est ici que le VPN et Tor entrent en jeu.
Utiliser un VPN pour protéger votre identité
Un VPN (Virtual Private Network, ou réseau privé virtuel) est un service qui crée un tunnel sécurisé entre votre ordinateur et Internet. Cela signifie que toutes les données que vous envoyez et recevez sont chiffrées, et que votre adresse IP réelle est remplacée par celle du serveur VPN.
Exemple concret : se connecter à un VPN
Supposons que vous utilisez un service VPN comme ProtonVPN, NordVPN,… Voici comment procéder :
- Tout d’abord, téléchargez et installez le logiciel du VPN sur votre ordinateur.
- Ouvrez le logiciel et créez un compte si nécessaire.
- Choisissez un serveur dans le pays de votre choix. Cela vous permettra de faire apparaître votre connexion comme si vous étiez dans ce pays.
- Cliquez sur « Connecter ». Votre connexion est maintenant chiffrée et votre adresse IP est masquée.
Pour vérifier que votre VPN fonctionne, vous pouvez aller sur un site comme https://www.whatismyip.com et vérifier que votre adresse IP a changé par rapport à celle que vous aviez avant.
L’avantage d’un VPN est qu’il est simple à utiliser et qu’il chiffre tout le trafic Internet de votre appareil. Cependant, vous devez choisir un VPN de confiance, car certains VPN peuvent conserver des logs de votre activité, ce qui annulerait l’anonymat.
Les VPN Gratuit
Voici un tableau comparatif des meilleurs VPN gratuits en 2025, basé sur des sources fiables telles que Clubic, Gizmodo, et SafetyDetectives. Ce tableau met en avant les caractéristiques essentielles pour vous aider à choisir le VPN gratuit le plus adapté à vos besoins.
| VPN | Type d’offre | Données mensuelles | Serveurs disponibles | Connexions simultanées | Avantages principaux | Note globale |
|---|---|---|---|---|---|---|
| Proton VPN | Gratuit | Illimité | 5 pays | 1 | Sécurisé, sans publicité, basé en Suisse | 9.7/10 |
| Windscribe | Gratuit | 10 Go | 10 pays | Illimité | Bonnes vitesses, bloqueur publicitaire intégré | 8.5/10 |
| PrivadoVPN | Gratuit | 10 Go | 10 pays | Illimité | Basé en Suisse, bon pour le streaming | 8.3/10 |
| Hide.me | Gratuit | 10 Go | 5 pays | 1 | Sécurisé, sans publicité | 8.0/10 |
| TunnelBear | Gratuit | 500 Mo | 20+ pays | 1 | Interface conviviale, facile à utiliser | 7.5/10 |
Conseils pour choisir un VPN gratuit
- Sécurité : Optez pour des VPN basés dans des pays avec des lois strictes en matière de confidentialité, comme la Suisse.
- Données mensuelles : Considérez vos besoins en données. Si vous naviguez fréquemment ou regardez des vidéos en streaming, privilégiez des VPN offrant des données illimitées ou généreuses.
- Serveurs disponibles : Un plus grand nombre de serveurs dans divers pays peut améliorer la vitesse et l’accès à des contenus géo-bloqués.
- Connexions simultanées : Si vous souhaitez utiliser le VPN sur plusieurs appareils en même temps, vérifiez le nombre de connexions autorisées.
N’hésitez pas à tester ces VPN pour déterminer celui qui répond le mieux à vos besoins spécifiques.
Naviguer avec Tor pour plus d’anonymat
Tor est un réseau décentralisé qui permet de naviguer sur Internet de manière anonyme en passant votre connexion par plusieurs relais avant d’atteindre le site final.
Chaque relais ne connaît que le relais précédent et le suivant, ce qui rend pratiquement impossible de tracer la connexion jusqu’à votre ordinateur.
Exemple concret : utiliser Tor Browser
- Téléchargez Tor Browser depuis le site officiel https://www.torproject.org
- Installez le navigateur sur votre ordinateur.
- Ouvrez Tor Browser et cliquez sur « Connect ». Le navigateur se connectera automatiquement au réseau Tor.
- Vous pouvez maintenant naviguer sur Internet de manière anonyme.
Pour tester votre anonymat, rendez-vous sur https://check.torproject.org. Le site vous indiquera si vous utilisez correctement Tor.
Tor est particulièrement utile pour accéder à des sites censurés ou pour protéger votre activité de navigation contre la surveillance. Cependant, il peut être plus lent que la navigation classique car le trafic passe par plusieurs relais.
Combiner VPN et Tor pour un anonymat renforcé
Pour maximiser votre anonymat, vous pouvez combiner VPN et Tor. Cela permet de masquer votre connexion à Tor de votre fournisseur d’accès Internet et de chiffrer votre trafic avant qu’il n’entre dans le réseau Tor.
Exemple concret : VPN + Tor
- Connectez-vous d’abord à votre VPN.
- Ensuite, ouvrez Tor Browser.
- Votre connexion passera d’abord par le VPN, puis par le réseau Tor.
Cette méthode est plus sécurisée, mais elle peut encore ralentir votre navigation. Elle est recommandée pour ceux qui veulent un anonymat très poussé.
Naviguer anonymement depuis le terminal
Il est tout à fait possible de surfer sur Internet ou d’effectuer des requêtes depuis le terminal tout en préservant votre anonymat. Cette approche est utile si vous êtes développeur, administrateur système, ou si vous souhaitez automatiser des tâches tout en restant anonymes.
Comprendre l’anonymat en ligne depuis le terminal
Lorsque nous utilisons des outils comme curl, wget, ou même des scripts en Python, nos requêtes HTTP exposent notre adresse IP et certaines informations sur notre système. Pour masquer ces informations, nous devons utiliser des solutions comme Tor, des proxies, ou encore des VPN en arrière-plan.
Tor propose un service appelé Tor SOCKS Proxy, qui permet de rediriger toutes vos requêtes depuis le terminal vers le réseau Tor. Concrètement, votre machine pense qu’elle envoie des requêtes directement sur Internet, mais elles passent en réalité par le réseau Tor, ce qui masque votre IP.
Installer Tor sur votre machine
Si vous êtes sur Linux, voici comment installer Tor et le préparer pour le terminal :
- Ouvrez votre terminal.
- Installez Tor avec la commande adaptée à votre distribution. Par exemple, sur Debian/Ubuntu :
sudo apt update
sudo apt install tor- Démarrez le service Tor :
sudo systemctl start tor- Vérifiez que Tor fonctionne correctement :
systemctl status torSi vous voyez que le service est actif et en fonctionnement, vous êtes prêt à utiliser Tor dans vos requêtes terminal.
Si vous êtes sur un Mac, Installer Tor via Homebrew
Toujours dans le Terminal :
brew install torCela va télécharger et installer Tor.
Pour démarrer le service Tor :
torVous verrez défiler des logs. Quand Tor affiche quelque chose comme :
Bootstrapped 100% (done): DoneÇa veut dire qu’il est connecté au réseau Tor et prêt à être utilisé.
Configurer le terminal pour utiliser Tor
Tor écoute par défaut sur le port 9050 pour les connexions SOCKS5. Nous pouvons configurer des outils comme curl ou wget pour passer par ce proxy.
Exemple avec curl :
curl --socks5 localhost:9050 https://check.torproject.orgCette commande envoie la requête via Tor et vous pouvez vérifier que votre IP a bien changé.
Exemple avec wget :
wget -e use_proxy=yes -e http_proxy=socks5://127.0.0.1:9050 https://check.torproject.orgCes méthodes permettent de naviguer anonymement depuis le terminal sans passer par un navigateur graphique.
Utiliser des VPN en parallèle avec Tor
Si vous voulez une sécurité maximale, vous pouvez connecter votre machine à un VPN avant d’utiliser Tor depuis le terminal. Dans ce cas, toutes vos requêtes passent d’abord par le VPN, puis par Tor.
Exemple concret :
- Connectez-vous à votre VPN avec le client officiel ou via OpenVPN dans le terminal :
sudo openvpn --config monvpn.ovpn- Une fois connecté, utilisez
curlouwgetcomme précédemment pour passer vos requêtes via Tor.
Cette approche est particulièrement utile si vous voulez automatiser des scripts qui nécessitent de rester anonymes.
Utiliser des outils spécialisés pour l’anonymat
En plus de Tor et VPN, il existe des outils qui facilitent l’anonymat depuis le terminal :
- torsocks : Permet de forcer toutes les connexions d’un programme via Tor.
Torsocks est un petit programme qui permet de faire passer automatiquement les commandes que vous lancez dans votre terminal par le réseau Tor, sans avoir besoin de configurer chaque outil séparément.
Par exemple, au lieu de dire à curl ou wget d’utiliser le proxy Tor, vous pouvez simplement écrire torsocks curl https://ifconfig.me et la commande passera par Tor toute seule.
En pratique, torsocks intercepte les connexions faites par le logiciel que vous utilisez et les redirige vers le proxy SOCKS de Tor (généralement sur 127.0.0.1:9050). Cela permet de rendre votre trafic anonyme de manière transparente, tant que Tor tourne en arrière-plan.
C’est très pratique si vous souhaitez tester des programmes, faire des requêtes ou utiliser des outils en ligne de commande sans avoir à modifier leur configuration réseau.
Quand utiliser torsocks
Torsocks est pratique si votre but est simplement de passer par Tor avec un minimum de configuration. Si vous voulez qu’une commande comme curl, wget, ou même ssh utilise Tor sans vous casser la tête à configurer un fichier, vous mettez juste torsocks devant et c’est parti. C’est l’outil idéal pour un usage quotidien, rapide et sans prise de tête, surtout si vous souhaitez tester ou lancer un petit programme via Tor. En gros, si votre unique objectif est l’anonymat via le réseau Tor, torsocks est la solution la plus simple et directe.
Installez torsocks avec la commande :
brew install torsocksUne fois installé, vous pouvez tester en tapant :
torsocks curl ifconfig.meCela doit afficher une IP différente de la vôtre (l’IP Tor).
Exemple concret :
torsocks curl https://check.torproject.org- proxychains : Redirige les connexions d’un programme via un proxy (Tor ou autre).
Proxychains, de son côté, est un outil qui redirige les connexions de vos commandes à travers un ou plusieurs serveurs proxy, ce qui vous permet de chaîner différentes étapes avant d’arriver au site final.
Contrairement à torsocks qui est pensé pour fonctionner uniquement avec Tor, proxychains est plus flexible car vous pouvez lui dire de passer par un proxy SOCKS, HTTP, ou même une série de proxys.
Concrètement, vous configurez un fichier de paramètres (/etc/proxychains.conf ou ~/.proxychains/proxychains.conf) où vous indiquez la liste des proxys que vous souhaitez utiliser, puis vous lancez vos commandes avec proxychains devant, par exemple proxychains nmap site.com.
Cela donne l’impression que votre connexion vient du dernier proxy de la chaîne, et si vous ajoutez Tor dans la liste, vous pouvez l’utiliser d’une manière similaire à torsocks, mais avec plus de contrôle et de personnalisation.
Quand utiliser proxychains
Proxychains est plus intéressant si vous voulez aller plus loin que Tor et jouer avec différents proxies. Par exemple, si vous souhaitez que votre trafic passe par plusieurs étapes (comme deux proxys SOCKS + Tor + un proxy HTTP à la fin), proxychains vous permet de construire ce chemin. Il est aussi plus flexible si vous voulez tester la sécurité, contourner des restrictions réseau, ou masquer votre IP en passant par un autre proxy que Tor. En revanche, il demande un peu plus de configuration puisque vous devez éditer un fichier pour définir tes proxys.
Pour installer Proxychains, dans le Terminal, tapez :
brew install proxychains-ng(La version distribuée par Homebrew s’appelle proxychains-ng, c’est la plus récente).
Une fois installé, vous devrez configurer le fichier de configuration :
nano /opt/homebrew/etc/proxychains.confÀ la fin du fichier, vous pouvez ajouter vos proxys, par exemple pour Tor :
socks5 127.0.0.1 9050Sauvegardez avec CTRL + O, puis quittez avec CTRL + X.
Testez avec :
proxychains4 curl ifconfig.meExemple concret :
proxychains wget https://check.torproject.orgAvec ces outils, vous pouvez anonymiser n’importe quelle requête ou script sans changer le code source.

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Découvrez mes formations Qui suis-je ?Quelle est la différence entre un VPN et un PROXY ?
Un VPN et un proxy servent tous les deux à masquer votre adresse IP, mais ils ne fonctionnent pas de la même manière ni avec le même niveau de protection.
Un VPN (réseau privé virtuel) chiffre l’ensemble de votre connexion internet et fait transiter toutes vos données à travers un serveur sécurisé, ce qui protège non seulement votre adresse IP, mais aussi tout le contenu de vos échanges, même sur des applications en dehors du navigateur.
À l’inverse, un proxy agit comme un simple intermédiaire entre vous et le site que vous consultez : il change votre adresse IP visible, mais ne chiffre généralement pas vos données et ne couvre que certains logiciels ou navigateurs configurés pour l’utiliser. En résumé, un VPN est plus complet et sécurisé, tandis qu’un proxy est plus limité, mais parfois suffisant pour contourner une restriction géographique légère.
Masquer davantage vos traces
Même avec Tor et VPN, certaines informations peuvent fuiter : votre navigateur peut révéler des informations via JavaScript ou vos requêtes peuvent exposer l’agent utilisateur. Voici quelques conseils pour minimiser ces risques :
- Désactivez JavaScript lorsque vous utilisez Tor Browser si vous voulez une protection maximale.
- N’utilisez pas votre compte personnel ou vos identifiants habituels.
- Nettoyez régulièrement vos cookies et fichiers temporaires.
- Pour le terminal, utilisez des commandes minimales sans scripts qui pourraient envoyer des données supplémentaires.
Exemples concrets d’usage depuis le terminal
Supposons que vous souhaitiez récupérer le contenu d’un site sans révéler votre IP réelle. Avec Tor et curl :
curl --socks5 localhost:9050 https://example.comVous pouvez aussi écrire un script Bash qui télécharge plusieurs pages anonymement :
#!/bin/bash
sites=("https://example.com" "https://example.org" "https://example.net")
for site in "${sites[@]}"
do
echo "Récupération de $site via Tor..."
curl --socks5 localhost:9050 "$site" -o "$(basename $site).html"
doneCe script récupère le contenu de trois sites en masquant votre IP, et enregistre chaque page dans un fichier local.
Exemples d’utilisation en anonyme avec quelques outils
curl
curl --socks5-hostname 127.0.0.1:9050 https://example.comwget
wget -e use_proxy=yes -e https_proxy=socks5h://127.0.0.1:9050 https://example.comSQLMap
SQLMap a son propre support Tor :
sqlmap -u "http://cible.com/vuln.php?id=1" --tor --tor-type=SOCKS5 --tor-port=9050 --random-agent --batch--tor: active Tor--tor-type=SOCKS5: utilise le proxy SOCKS5--tor-port=9050: port du proxy--random-agent: pour anonymiser l’user-agent
Nikto
Nikto peut utiliser un proxy SOCKS via -useproxy :
nikto -h http://cible.com -useproxy 127.0.0.1:9050Nmap
Nmap ne supporte pas directement SOCKS5 pour tous les scans, mais pour les scans TCP simples via Tor :
nmap -sT -Pn --proxy socks5://127.0.0.1:9050 cible.comTechniques avancées pour un anonymat maximal
Même avec Tor et un VPN, certaines informations peuvent encore fuiter si nous ne faisons pas attention. Pour un anonymat vraiment poussé, il est utile d’utiliser des systèmes et des méthodes spécifiquement conçus pour protéger la vie privée.
Utiliser des systèmes d’exploitation sécurisés
Certains systèmes sont conçus pour naviguer anonymement sans laisser de traces sur votre ordinateur. Les plus connus sont Tails et Whonix.
Tails :
Tails est un système d’exploitation live, c’est-à-dire qu’il fonctionne directement depuis une clé USB ou un DVD, sans rien installer sur votre ordinateur. Chaque fois que vous l’éteignez, toutes les données sont effacées, ce qui empêche toute récupération de vos informations.
- Pour l’installer, téléchargez l’image ISO officielle depuis https://tails.boum.org.
- Créez une clé USB bootable avec un logiciel comme Etcher ou Rufus.
- Démarrez votre ordinateur sur la clé USB et utilisez Tails.
- Tout le trafic Internet passe automatiquement par le réseau Tor.
Whonix :
Whonix est un système basé sur des machines virtuelles. Il utilise deux VM : une pour le réseau (Gateway) et une pour l’utilisateur (Workstation). La Workstation ne peut jamais se connecter directement à Internet, tout passe par la Gateway Tor. Cela réduit fortement les risques de fuite d’information.
- Vous pouvez installer Whonix via VirtualBox ou Qubes OS.
- Whonix est particulièrement adapté si vous voulez utiliser des applications spécifiques tout en restant anonymes.
Ces systèmes sont essentiels si vous voulez éviter que votre fournisseur d’accès Internet ou votre ordinateur ne puisse enregistrer vos activités.
Gérer des comptes et emails anonymes
Pour rester totalement anonymes, il est important de créer des comptes et adresses emails qui ne sont pas liés à vos informations personnelles.
Création d’un email anonyme :
Utilisez des services comme ProtonMail ou Tutanota qui offrent une inscription sans données personnelles.
Si vous souhaitez un anonymat encore plus fort, créez votre compte via Tor ou un VPN. Évitez de lier cet email à votre numéro de téléphone ou à d’autres comptes existants.
Gestion des comptes en ligne :
- Pour les réseaux sociaux ou les forums, créez des pseudonymes distincts qui ne permettent pas de vous identifier.
- Ne réutilisez jamais un mot de passe ou un identifiant que vous utilisez ailleurs.
- Si vous devez stocker vos mots de passe anonymes, utilisez un gestionnaire de mots de passe sécurisé et local comme KeePassXC.
Masquer vos métadonnées
Même si vous utilisez Tor ou un VPN, vos fichiers peuvent contenir des métadonnées qui révèlent votre identité. Par exemple, une photo prise avec votre smartphone peut contenir le lieu exact où elle a été prise.
Exemple concret : nettoyer les métadonnées d’une photo
Sur Linux, installez exiftool :
sudo apt install exiftool- Pour supprimer les métadonnées :
exiftool -all= photo.jpg- Cela efface toutes les informations cachées dans la photo.
De la même manière, les documents Word, PDF ou Excel peuvent contenir des informations sur l’auteur, la date de création ou l’ordinateur utilisé. Utilisez des outils similaires pour nettoyer ces fichiers avant de les partager.
Sur Mac, installer ExifTool via Homebrew
Dans le Terminal, tapez :
brew install exiftoolHomebrew va télécharger et installer ExifTool automatiquement. Pour vous assurer qu’ExifTool fonctionne, tapez :
exiftool -verVous devriez voir la version installée s’afficher.
- Pour afficher les métadonnées d’une image :
exiftool image.jpg- Pour modifier un champ, par exemple changer l’auteur :
exiftool -Artist="Mon Nom" image.jpg- Pour sauvegarder les modifications sans créer de fichier de sauvegarde :
exiftool -overwrite_original -Artist="Mon Nom" image.jpgPour effacer toutes les métadonnées d’une image et garder uniquement l’image brute :
exiftool -all= image.jpgUtiliser des navigateurs et extensions sécurisés
Même avec Tor Browser, il est possible d’améliorer la sécurité :
- Activez le mode de sécurité élevé dans Tor Browser pour bloquer les scripts et les trackers.
- Évitez d’installer des extensions supplémentaires dans Tor, car elles peuvent trahir votre identité.
- Pour les navigateurs classiques, utilisez des extensions comme HTTPS Everywhere, uBlock Origin, et Privacy Badger pour bloquer les trackers.
Bonnes pratiques pour rester anonyme
- Évitez de vous connecter avec vos comptes personnels. Chaque fois que vous utilisez un service avec vos informations réelles, vous perdez l’anonymat.
- Soyez prudent avec les informations que vous partagez. Même une photo de votre visage ou un détail de votre environnement peut permettre de vous identifier.
- Changez régulièrement d’identité en ligne si nécessaire. Pour certaines activités sensibles, il est préférable d’utiliser plusieurs pseudonymes et emails.
- Utilisez des services en ligne sécurisés pour les documents et fichiers. Par exemple, des plateformes de stockage chiffrées comme Tresorit ou ProtonDrive.
- Évitez les réseaux Wi-Fi publics non sécurisés. Si vous devez les utiliser, passez toujours par un VPN.
Exemple concret : un workflow complet d’anonymat
Pour synthétiser ce que nous avons appris, voici un exemple complet de navigation totalement anonyme :
- Démarrez votre ordinateur avec Tails depuis une clé USB.
- Connectez-vous automatiquement au réseau Tor.
- Ouvrez Tor Browser pour naviguer sur Internet.
- Créez un email anonyme sur ProtonMail ou Tutanota via Tor.
- Utilisez cet email pour créer un pseudonyme sur les forums ou services que vous souhaitez utiliser.
- Téléchargez et partagez des fichiers uniquement après avoir supprimé leurs métadonnées.
- Si vous devez exécuter des scripts ou télécharger des pages depuis le terminal, utilisez
torsocksouproxychainsavec Tor.
En suivant ce workflow, il devient extrêmement difficile de vous identifier ou de tracer votre activité en ligne.
Anonymiser vos communications
Sur Internet, nos traces ne se limitent pas à la navigation. Les messages que nous envoyons, les appels que nous passons, et les fichiers que nous partageons peuvent révéler notre identité. Pour un anonymat complet, il est essentiel de sécuriser ces communications.
Messageries instantanées anonymes
Les applications de messagerie classiques comme WhatsApp ou Messenger sont liées à votre numéro de téléphone et peuvent être surveillées. Pour rester anonymes, nous devons utiliser des alternatives sécurisées et chiffrées.
Exemple concret : utiliser Signal via un numéro temporaire
Signal offre un chiffrement de bout en bout, ce qui garantit que personne ne peut lire vos messages, pas même le service lui-même.
Pour rester anonyme, vous pouvez créer un compte Signal avec un numéro temporaire ou virtuel (par exemple via des services comme Twilio ou des numéros jetables).
Connectez Signal via Tor ou un VPN pour masquer votre IP lors de l’inscription et de l’utilisation. D’autres alternatives sécurisées incluent Session et Briar, qui ne nécessitent pas de numéro de téléphone ou se connectent uniquement via Tor.
Appels anonymes
Les appels vocaux et vidéo peuvent également être tracés. Pour les anonymiser, utilisez Jitsi Meet ou Mumble via Tor ou VPN pour vos conférences en ligne.
Les appels via Signal sont également chiffrés de bout en bout et sécurisés si vous utilisez un numéro anonyme. Pour des appels plus techniques, il est possible d’utiliser des solutions VoIP sur des serveurs privés ou chiffrés.
Exemple concret : appel vocal via Signal anonymisé
- Créez un compte Signal avec un numéro temporaire.
- Connectez-vous via Tor ou VPN.
- Passez votre appel normalement. La communication sera chiffrée et votre IP réelle sera masquée.
Transfert de fichiers anonymes
Les fichiers que vous partagez peuvent contenir des informations vous concernant. Pour les transférer de manière sécurisée, utilisez des services de partage chiffrés comme OnionShare ou ProtonDrive.
OnionShare permet de partager des fichiers directement via Tor, sans passer par des serveurs centralisés. Le destinataire récupère le fichier via un lien .onion.
Avant de partager un fichier, vérifiez et supprimez les métadonnées comme expliqué dans la Partie 6 (Exiftool).
Exemple concret : partager un fichier avec OnionShare
- Installez OnionShare sur votre système.
- Lancez OnionShare et choisissez le fichier à partager.
- L’outil crée un lien .onion que vous envoyez à votre destinataire.
- Le fichier est téléchargé via le réseau Tor, de manière chiffrée et sans laisser de trace sur Internet.
Anonymisation des emails
Même avec un email anonyme, il est possible que des informations vous identifient dans les en-têtes ou le contenu. Voici quelques conseils :
- Utilisez un service comme ProtonMail ou Tutanota avec Tor.
- Ne copiez jamais vos emails personnels dans votre compte anonyme.
- Utilisez le chiffrement PGP pour les messages importants, afin que le contenu soit lisible uniquement par le destinataire.
Exemple concret : envoyer un email chiffré
- Créez une clé PGP avec GnuPG ou un outil similaire.
- Partagez la clé publique avec votre correspondant.
- Chiffrez votre message avec la clé publique avant de l’envoyer.
- Seul votre correspondant pourra le déchiffrer avec sa clé privée.
Bonnes pratiques globales pour la communication anonyme
- Évitez de réutiliser des identifiants ou mots de passe déjà connus.
- N’envoyez jamais de fichiers ou messages contenant des informations personnelles.
- Combinez toujours Tor et VPN lorsque c’est possible pour maximiser l’anonymat.
- Pour les projets sensibles, utilisez des comptes séparés pour chaque type de communication.
- Évitez les services propriétaires ou centralisés non sécurisés.
Nous avons parcouru toutes les étapes pour atteindre un anonymat avancé sur Internet, depuis la navigation basique jusqu’aux communications sécurisées. Nous avons appris à utiliser VPN, Tor, Tails, Whonix, des messageries et emails anonymes, ainsi que des outils pour nettoyer les métadonnées et partager des fichiers en toute sécurité.
En appliquant ces méthodes, vous pouvez naviguer et communiquer sur Internet sans révéler votre identité, tout en comprenant pourquoi chaque étape est nécessaire. L’anonymat demande de la discipline et une combinaison d’outils adaptés, mais il est totalement accessible si vous suivez les bonnes pratiques que nous avons détaillées ensemble.

